Le père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus. Henri Grialou (1894-1967) est un prêtre, Carme, fondateur, et un guide averti sur nos chemins en quête de bonheur.
Un diagnostic prophétique
Au milieu du siècle dernier, cet aveyronnais issu d’une famille pauvre, devenu prêtre puis Carme déchaux, pose un diagnostic clairvoyant :
« Un individualisme orgueilleux […] s’est implanté dans les mœurs ; un individualisme inquiet, car même des plaisirs toujours nouveaux ne sauraient apaiser le besoin profond de notre âme créée pour l’Infini. Tel est le mal moderne […] (Je veux voir Dieu, p. 90) ». Le chemin qu’il propose pour vaincre ce mal qui tue l’espérance et multiplie les violences : voir Dieu fera notre bonheur. Dieu a toujours la porte ouverte pour nous laisser entrer en lui par la prière.
Ces convictions, qui expriment son expérience et sa mission, touche le cœur. Notre vie c’est cela : regarder Dieu par la foi vive et mettre nos actes à la disposition de l’Esprit saint. Dès 1929, des jeunes femmes accueillent cet enseignement, engagent leur vie à cette lumière. Une nouvelle famille spirituelle voit le jour : c’est l’Institut séculier de vie consacrée Notre-Dame de Vie.
Le sens de la vie : « Chercher Dieu, le trouver, prendre contact avec Lui »
Où le chercher ? En nous, dans les autres, partout. Comment le reconnaître ? Regarder Jésus, le suivre de Bethléem au Calvaire. En Trouvant Dieu, on poursuit la recherche. Il est le Père qui nous aime, Il est Jésus notre frère, Il est l’Esprit saint, notre ami. Comment prendre contact avec Lui ? On ne capte pas les ondes hertziennes avec une pelle de terrassier. Pour le contact, il faut la foi. Obscure, mais l’obscurité ne crée pas de distance ; certaine car la grande joie de Dieu est de donner sa Vie.
C’est Dieu qui fait les saints. La sainteté ? Le droit humain fondamental. Il ne s’agit pas de croire en l’Esprit saint d’une façon vague, il faut que nous croyions en lui comme à une réalité vivante, à une Personne vivante, intelligente, tout puissante !
Des témoins tous terrains
Notre monde moderne a faim et soif de bonheur. Il a faim de pain, il a plus encore faim et soif de Dieu.
Actuellement, le grand moyen de la mission, ce n’est pas la discussion : les gens n’y croient plus. Ce ne sont même pas les œuvres. Le grand moyen, c’est le témoignage de quelqu’un qui est pris par Dieu, qui par ses attitudes, par ses paroles, laisse voir Dieu, laisse apparaître Dieu, montre ce que Dieu peut faire dans une vie et dans une âme. Voilà le grand témoignage, le témoignage efficace.
Pour aller plus loin, découvrez l’ouvrage de Raphaël Outré, Évangéliser avec le père Marie-Eugène, Parole et Silence, 2016.
Trop nul(le) pour tout cela ?
Vous êtes pauvre ? Tant mieux ! Vous recevrez davantage ! Il nous reste à oser la miséricorde.