Un examen de conscience en dix points que chaque chrétien devrait faire en cette fin de jubilé.“Les trésors de l’Eglise, ce ne sont pas ses cathédrales, mais les pauvres”, a déclaré haut et fort le pape François à la messe de clôture du jubilé pour les pauvres et les exclus, organisé ce weekend à Rome par l’association Fratello. A l’intérieur de la basilique Saint-Pierre, plus de 3 500 personnes venues se « blottir » dans les bras de ce Saint-Père qui, depuis le début de son pontificat (2013), ne cesse d’élever sa voix en leur nom, et de montrer l’exemple en multipliant les initiatives à leur égard.
Alors que dès ce dimanche, dans les cathédrales et dans les sanctuaires du monde entier, se ferment les portes saintes, le Pape espère un sursaut des consciences, face à ce qui constitue pour lui la plus “tragique des contradictions” de notre temps: “Plus augmentent le progrès et les possibilités, plus il y a de gens qui ne peuvent y accéder”, a-t-il dénoncé dans son homélie à la messe de ce dimanche :
Pour les consciences “anesthésiées”
Au lieu de chercher à “savoir quand et comment aura lieu la fin du monde », a poursuivi le Saint-Père, en référence à l’Évangile du jour (Lc 21, 5-19), les chrétiens devraient plutôt sonder leur conscience face à cette “cette grande injustice”. En cette fin de Jubilé, il soumet aux croyants dix réflexions qui les aideront à ouvrir leurs yeux et leur cœur sur “cette partie de l’humanité qui souffre et pleure”, que l’on peut résumer en citant 10 phrases clefs de son homélie :
- “Qu’est-ce qui reste, qu’est-ce qui a de la valeur dans la vie, quelles richesses ne s’évanouissent pas? Sûrement deux: le Seigneur et le prochain. Ces deux richesses ne s’évanouissent pas. Voilà les plus grands biens à aimer.”
- “La personne humaine, placée par Dieu au sommet de la création, est souvent rejetée, car on préfère les choses qui passent. Et cela est inacceptable, parce que l’homme est le bien le plus précieux aux yeux de Dieu.”
- “Il faut s’inquiéter, lorsque la conscience est anesthésiée et ne prête plus attention au frère qui souffre à côté de nous ou aux problèmes sérieux du monde, qui deviennent seulement des refrains entendus dans les revues de presse des journaux télévisés.”
- “Aujourd’hui, chers frères et sœurs, c’est votre jubilé, et par votre présence, vous nous aidez à nous harmoniser sur la longueur d’onde de Dieu, à regarder ce que lui regarde: il ne s’arrête pas à l’apparence.”
- “Que cela nous fait mal de feindre de ne pas apercevoir Lazare qui est exclu et rejeté. C’est tourner le dos à Dieu. C’est tourner le dos à Dieu !”
- “C’est un symptôme de sclérose spirituelle lorsque l’intérêt se concentre sur les choses à produire plutôt que sur les personnes à aimer”
- “La contradiction tragique de nos temps: plus augmentent le progrès et les possibilités, ce qui est un bien, plus il y a de gens qui ne peuvent pas y accéder. »
- “On ne peut pas rester tranquille chez soi tandis que Lazare se trouve à la porte; il n’y a pas de paix chez celui qui vit bien, lorsque manque la justice dans la maison de tout le monde. »
- Que le Seigneur libère les enfants de l’Eglise “des intérêts et des privilèges, de l’attachement au pouvoir et à la gloire, de la séduction de l’esprit du monde ».
- Par “droit et par devoir évangélique”, notre tâche est “de prendre soin de la vraie richesse que sont les pauvres” .
Une journée mondiale du pauvre
Au cours du jubilé des pauvres et exclus de la société, une procession aux flambeaux suivie d’une veillée de prière et d’adoration eucharistique a réuni le 12 novembre les milliers de participants à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome, rapporte l’agence I-Media. Présidée par le cardinal Philippe Barbarin, l’archevêque de Lyon, et entrecoupée de témoignages, la veillée a donné lieu à de nombreuses confessions des deux côtés de la nef de la basilique majeure.
Et pendant la messe, ce dimanche matin, pour tous ces pauvres et ces exclus – auxquels il a demandé pardon vendredi “au nom de tous les chrétiens” – le Pape a proclamé la journée du 13 novembre, Journée mondiale du pauvre, qui arrive comme une réponse à la demande d’Étienne Villemain, au premier jour, de pouvoir organiser une journée mondiale des pauvres sur le modèle de la journée mondiale des jeunes.
Article traduit et adapté par Isabelle Cousturié