Son dernier ouvrage évoquait l’état des moeurs au Québec. Jacques Grand’Maison, illustre théologien et sociologue du Québec, est décédé le 6 novembre à Saint-Jérôme d’un cancer des os. Il avait bien préparé son départ en nous laissant dans un dernier livre son diagnostic sur l’état des mœurs au Québec : Ces valeurs dont on parle si peu. Il signait ainsi son testament spirituel, dénonçant la superficialité et le manque de repères de la société québécoise.
Ce constat sévère à la fin de sa vie peut sembler pessimiste, mais l’amoureux du pays s’inquiétait du vide spirituel de ses contemporains et de l’héritage à offrir aux nouvelles générations. Tel un prophète du désert, un veilleur d’aurore, il observait la vie à l’ombre des Laurentides, son puits artésien, pour en chercher le sens et discerner les signes des temps.
Lui, le sociologue du quotidien, le théologien du peuple, tenait de ses parents une « espérance têtue », selon l’expression de Gaston Miron. Il partageait avec beaucoup de générosité et de profondeur ce qui le faisait vivre, c’est-à-dire la foi chrétienne qui inspirait son expérience de vie. Certains lui en ont fait le reproche. Son identité de prêtre révélait un malaise religieux qui perdure au pays du Québec.