“Quoi de plus fécond en effet que l’amour qui se donne ?”J’ai eu l’occasion il y a quelques jours de rencontrer plusieurs anciens Bambous d’Enfants du Mékong. Les Bambous, ce sont nos volontaires qui partent un, deux ou trois ans en Asie du Sud-Est pour se mettre au service des enfants pauvres.
Chacune de ces rencontres a été pour moi un moment édifiant. Moi qui n’ai jamais été Bambou, pour qui l’engagement chez Enfants du Mékong est aussi un métier, je découvre à travers ces récits personnels la force incroyable du don.
Le premier mot qui vient évidement à l’esprit pour qualifier ces merveilleux Bambous, c’est “généreux”. Une générosité qui n’a rien de naïve ou de mièvre. Arnold et Tiphaine sont partis pour un an aux Philippines à peine dix jours après leur mariage. L’envie avait mûri au cours de leur préparation au mariage : « À travers ce don nous voulions construire le socle de notre vie commune » me dit Arnold. Quelle intelligence de l’amour ! Quoi de plus fécond en effet que l’amour qui se donne ? C’est le Christ qui nous l’enseigne.
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Mais ce serait trop facile de réduire leurs qualités à la seule générosité. Ils sont aussi courageux, car il en faut du courage pour affronter une culture si différente et parfois la solitude. Ils sont ouverts, simples et humains. Comment en serait-il autrement quand l’objectif de toute une année n’est que de servir celui qui a moins que nous ?
Et après ? Si toutes ces qualités des jeunes qui se donnent m’impressionnent, c’est la manière dont ils réussissent à transformer cette expérience de vie dans leur propre quotidien à leur retour qui me remplit d’admiration. Quiterie travaille aujourd’hui à redonner du sens à la solidarité au sein des grande entreprises, Edouard est au services des marginaux à la tête de son entreprise de réinsertion près de Lyon, Virginie a créé une ONG qui forme les jeunes asiatiques les plus défavorisés aux métiers de l’informatique, Bruno se prépare à la prêtrise avec les missions étrangères de Paris pour porter l’Évangile et le Christ à ceux qui ne le connaissent pas. Louis est journaliste. Il a pris goût au témoignage. Tous continuent de servir à leur manière les pauvres au quotidien, ce pauvre rencontré en Asie mais qu’on retrouve partout. Ce pauvre qui n’est autre que le Christ que nous voulons servir.
Merci chers Bambous pour votre exemple.