Le père Michele Brambilla participe à la construction d’une toute jeune paroisse. Envoyé auprès des tribus de la région de Dinajpur, au nord-ouest du pays, le père Michele Brambilla, supérieur de l’Institut pontifical pour les missions étrangères, ne compte plus les conversions de nouveaux chrétiens en nombre mais par village entier. “Ma plus grande joie, se souvient-il, a été de former les catéchumènes qui pourraient porter le message de Dieu. Grâce à ce travail, dix villages ont demandé à devenir chrétiens”.
Des paroisses bâties de fond en comble
Un travail de fond… Lors de son arrivée auprès des ethnies Santal et Orao le prêtre constate qu’il faut construire les communautés depuis la base. Mais les tribus l’accueillent avec bienveillance. “En tant que missionnaire c’est la plus grande des joies : voir les communautés prendre un chemin et aller au bout. Vous pouvez tout construire – école, cliniques – si vous avez de l’argent ; et c’est une bonne chose. Mais c’est encore mieux de voir l’avancée d’un peuple, souvent un pas en avant, deux en arrière, mais qui en fin de compte est un chemin de vie chrétienne”. En novembre 2013, il voyait son rêve se concrétiser sous la forme d’une vraie paroisse autonome, qui inclut 42 villages Santal, dont 6 à majorité chrétienne. Il estime qu’ils comptent 300 catéchumènes, dont il ne sait pas encore quand ils seront prêts pour le baptême.
Éducation et soins pour tous
Les activités de la mission sur place, principalement l’éducation et les soins, sont ouverts aux membres de toutes les religions. Alors que les chrétiens au Bangladesh, et en particulier les chrétiens convertis, subissent des persécutions, le père Michele Brambilla insiste sur la bonne entente qu’il constate dans sa paroisse, entre les communautés. Il raconte par exemple l’étonnante dévotion que les musulmans vouent à la Vierge Marie, dans l’hôpital Saint-Vincent de Dinajpur, qu’il dirige. La majorité des patients sont musulmans, et le prêtre assure que ce sont eux qui font brûler les dix à quinze cierges qui ornent en permanence la statue de la Vierge de la chapelle de l’hôpital. Les Bengali les allument à chaque naissance d’un enfant… Or en moyenne un seul enfant chrétien naît par jour, donc la majorité des cierges sont allumés par des musulmans, hindouistes ou autres, calcule le prêtre.
Tenté par le mariage
Les missions lointaines sont presque une affaire de famille, avec un oncle prêtre à l’Institut pontifical pour les missions étrangères et un frère travaillant en Chine avant d’être expulsé. Pourtant il admet s’être interrogé sur la vocation du mariage “car j’avais sous les yeux l’exemple de l’amour que se portaient mes parents”. Mais le petit garçon qui lisait “Mission Italie”, le magazine de l’Institut, a finalement eu “l’intuition” qu’il lui fallait prendre une autre voie.