Lors de sa visite en Suède, le Saint-Père a indiqué aux catholiques la marche à suivre dans un pays “caractérisé par la cohabitation entre des populations très diverses”.Il a prolongé son voyage d’un jour pour célébrer la Toussaint avec eux. Et les catholiques de Suède – mais également du Danemark et de Norvège – sont venus en masse à la messe organisée dimanche au Swedbank Stadion de Malmö. Pas question pour ces 15 000 personnes de renoncer à cette magnifique occasion de se retrouver autour de leur pasteur – le Pape – qui, en changeant son programme, a voulu marqué son attachement au “petit troupeau” de catholiques, très minoritaire (3% de la région scandinave), mais en pleine expansion sur tout le territoire.
Messe très attendue
“Au début je ne prévoyais pas de célébrer une messe pour les catholiques (…) Puis j’ai bien réfléchi à mon rôle de pasteur, à mon “troupeau de catholiques” (…) et j’ai décidé de célébrer une messe pour eux”, avait confié le Pape avant de partir. À tous ces catholiques de différentes origines – africains, asiatiques, européens – le Saint-Père a recommandé de cultiver “la communion, la prière, la foi, les sacrements, le service, le respect, la solidarité”, dans un pays “caractérisé par la cohabitation entre des populations très diverses”, a-t-il souligné au cours de l’homélie, soulignant que “tous les chrétiens ont besoin les uns des autres” pour se “sanctifier”.
Après une journée consacrée aux relations œcuméniques, à l’occasion des 500 ans de la Réforme de Luther, le 31 octobre, le pape a célébré la messe du 1 novembre, et présidé l’angélus, en présence des représentants de la Fédération luthérienne mondiale, rapporte l’agence I-Media. « Nous faisons partie d’une grande famille, soutenue par une même communion (…) », a-t-il redit aux catholiques avant la prière de l’angélus, “je vous encourage à vivre votre foi dans la prière, dans les sacrements et dans le service généreux auprès de ceux qui sont dans le besoin et qui souffrent”.
Tous appelés à la sainteté
Plus tôt, pendant l’homélie de la messe, le souverain pontife a dressé le portrait du chrétien, renvoyant l’assemblée aux Béatitudes, les “chemins” qui conduisent à “la sainteté”, indiquées par le Seigneur, et rappelées en ce jour de Toussaint. Insistant notamment sur celle qui leur demande d’être “doux et humbles de cœur” , fort “utile”, a-t-il souligné, pour “surmonter les divisions entre chrétiens”. La douceur, a souligné le Pape, “est une manière d’être et un art de vivre qui nous rapproche de Jésus et nous unit entre nous” car “elle nous permet de laisser de côté tout ce qui nous divise et nous oppose, d’être toujours à la recherche de nouveaux moyens pour avancer sur le chemin de l’unité”.
Et de rappeler alors, dans ce contexte, tout le sens d’une fête comme la Toussaint, ou “fête de la sainteté”, en souvenir de tous ces saints qui “ont trouvé le secret de ce bonheur authentique, niché au fond de l’âme et qui a sa source dans l’amour de Dieu”. Les saints sont des bienheureux, les béatitudes “leur chemin, leur but, leur patrie”, a poursuivi le Pape, et c’est “sur leurs traces” que le chrétien est appelé à marcher. Il peut s’agir d’une existence “simple et cachée”, d’un “amour fidèle jusqu’à l’oubli de soi-même et jusqu’au don total de soi aux autres”, a-t-il affirmé, citant en exemple ces pères et ces mères qui se sacrifient pour leurs familles, en renonçant à tant de projets personnels.
Les béatitudes du Pape
Pour modèles, les Suédois ont sainte Marie Elisabeth Hesselblad, canonisée récemment, et sainte Brigitte de Vadstena, co-patronne de l’Europe, “qui ont prié et travaillé pour resserrer les liens d’unité et de communion entre les chrétiens”. Face aux nouvelles “souffrances et angoisses de notre époque”, le Pape a indiqué six nouvelles béatitudes : “Heureux ceux qui supportent avec foi les maux que d’autres leur infligent et pardonnent du fond du cœur ; heureux ceux qui regardent dans les yeux les rejetés et les marginalisés en leur manifestant leur proximité ; heureux ceux qui reconnaissent Dieu dans chaque personne et luttent pour que d’autres le découvrent aussi ; heureux ceux qui protègent et sauvegardent la maison commune ; heureux ceux qui renoncent à leur propre bien-être pour le bien d’autrui ; heureux ceux qui prient et travaillent pour la pleine communion des chrétiens… Ils sont tous porteurs de la miséricorde et de la tendresse de Dieu, et recevront certainement de Lui la juste récompense”.