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Est-ce égoïste de s’aimer soi-même ?

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Bénédicte de Dinechin - publié le 02/11/16
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“Cette meilleure estime de soi, avec la création d’un “je” fort, a sauvé bien des couples.”Karine n’arrive pas à croire que son mari l’aime vraiment. Elle se trouve trop molle et trop maigre. Sans arrêt elle lui demande de lui dire qu’il l’aime, et s’inquiète quand il rentre tard, de peur qu’il soit avec une autre. Martial n’arrive pas à la rassurer. Si il lui fait un compliment, elle ne le croit pas.

Hervé n’ose pas dire non. Ni à sa femme, ni à son chef. Il louvoie, ment parfois et exaspère Léa qui a perdu confiance en lui. Il travaille dans un restaurant et vient d’y passer trois dimanches alors qu’il avait promis d’en réserver un sur deux pour sa famille.

Karine et Hervé manquent d’estime d’eux-mêmes, Karine par des jugement négatifs sur sa personne et un filtrage négatif des commentaires de son mari, Hervé par une difficulté à s’affirmer qui lui fait dire oui à toutes les demandes, au risque de décevoir tout le monde, lui en premier, et de continuer le cercle vicieux de mésestime de soi.

Ils ont peut-être été marqués par des paroles reçues enfants : « Sois poli avec tout le monde, c’est de l’orgueil de se trouver des qualités, méfie-toi des compliments, c’est intéressé ».

Faites-vous partie de ceux qui ont du mal à vous aimer comme vous êtes, et à apprécier vos compétences ? Avez-vous tendance à vous comparer, à avoir peur pour les imprévus de votre avenir à deux ? Peut-être est-ce la raison qui vous empêche de vous engager dans une relation durable.

Affronter la vie avec plus de confiance 

Pour Jean Monbourquette, auteur du best-seller Stratégies pour développer l’estime de soi et l’estime du soi, il est tout à fait possible de changer l’ensemble des jugements que vous portez sur votre personne ou sur vos compétences. Le bénéfice ? Une meilleure affirmation de vous, plus de liberté intérieure pour être vous-même dans le respect des autres.

Le jour où Karine sera consciente d’être une personne unique et irremplaçable, elle ne rendra plus son mari responsable de la rassurer. Ce sera la fin d’une dépendance pour elle, et d’un poids énorme pour lui. Hervé peut apprendre à dire non aux autres, à négocier, à oser demander un dimanche de libre à son chef. Il doit prendre conscience de ses freins à dire non : est-ce une peur d’être rejeté, de blesser l’autre, des conséquences de son refus ? Avec une meilleure estime de lui , Hervé saura se positionner et oser parler en vérité face à Léa. Il arrêtera de lui mentir, et pourra affronter la vie avec plus de confiance.

Toujours selon le même livre, une légende raconte qu’un couple hindou, consterné de découvrir que chacun d’eux s’aimait d’abord lui-même le plus au monde, alla voir Bouddha. Il les rassura en ajoutant : « Si vous comprenez cette vérité, vous cesserez de vous manipuler l’un l’autre ou de vous exploiter. Si vous pratiquez l’amour de vous-même, la compétition entre vous n’aura plus sa place. Vous n’aurez pas à défendre votre valeur personnelle et, par la même, il n’y aura pas lieu de vous disputer. Si vous vous aimez vous-même, vous vous libèrerez du piège d’exiger que les autres vous aiment.

Pour ma part, j’ai besoin de l’amour des autres, mais je ne peux pas le commander. Si mon besoin d’amour n’est pas comblé par les autres, je m’assure de pouvoir m’aimer moi-même. Ainsi je laisse les autres libres de me donner ou non leur amour. »

La création d’un “je” fort

Cette meilleure estime de soi, avec la création d’un « je » fort, a sauvé bien des couples qui sont passés de l’écueil de vouloir changer l’autre ou le rendre coupable des dysfonctionnements à l’art de négocier dans un plus grand respect mutuel. Pour cela pas besoin de longues thérapies mais le goût de la vérité car on ne peut changer que ce que l’on reconnaît en nous.

Vous hésitez à qualifier votre estime de vous ? Jean Monbourquette a identifié quelques critères précis pour vous y retrouver.

Les quatre signes permettant de reconnaître l’estime de soi pour son être :

  • se reconnaître le droit de vivre ;
  • être conscient d’être une personne unique et irremplaçable ;
  • accepter tous les aspects de sa personne sans les censurer ni les nier ;
  • se considérer aimé et s’aimer soi-même.

Les manifestations d’une haute estime de soi pour ses compétences sont étayées par les convictions suivantes :

  • croire en sa capacité d’apprendre ;
  • accepter son niveau de compétences sans se comparer à d’autres ;
  • savoir de valoriser à la suite de ses succès, si petits soient-ils ;
  • chercher sa mission et voir à la réaliser.

Enfin, si ce qui vous avait tant attiré chez votre conjoint vous exaspère aujourd’hui, c’est encore une occasion de mieux vous connaître. Pour le psychologue canadien, ce qui nous fait tant réagir chez les autres nous appartient mais est tapi dans notre ombre. Un meilleure estime de soi permet d’y accéder. Aurélie a ainsi découvert que le coté « je m’en foutiste »  de son mari était pour elle une chance. Cela vous étonne ? Ce sera l’objet de ma prochaine chronique. Rendez-vous jeudi prochain sur Aleteia !

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