Les premiers migrants sont arrivés à destination.Le démantèlement de la « jungle » de Calais a commencé ce lundi 24 octobre. La première journée s’est bien passée et les premiers migrants sont arrivés à destination. Parmi eux, une trentaine de migrants d’origine soudanaise n’a pas eu beaucoup de chemin à parcourir. En effet, ils sont les seuls à rester dans le même département, le Pas-de-Calais.
À Croisilles, ils ont été chaleureusement accueillis lundi après-midi à leur descente du bus par des bénévoles et des habitants de cette petite commune non loin d’Arras. Ils vont être hébergés au Centre d’accueil et d’orientation (CAO). Le conseil municipal de la commune avait voté pour ce projet d’accueil il y a une dizaine de jours à peine. Mais plusieurs manifestations de protestation avaient eu lieu suite à cette annonce et une réunion publique avait été organisée dans l’urgence pour discuter avec la population.
[protected-iframe id=”f8ab7a05f45d7205ef185059ed14996f-95521305-93441027″ info=”//embedftv-a.akamaihd.net/fb85fa8116252013f281d1801e794b33″ width=”544″ height=”306″ frameborder=”0″ scrolling=”no” allowfullscreen=””]
De la protestation à l’accueil chaleureux
Aujourd’hui, loin des mots hostiles entendus lors de cette réunion, les migrants ont été applaudis avant de se retrouver autour du pot d’accueil préparé pour eux. Un accueil qui va dans le sens du communiqué publié le même jour par l’évêque du lieu, Mgr Jean-Paul Jaeger.
Dans ce communiqué intitulé “Démanteler ou construire”, l’évêque d’Arras, qui connaît bien la situation à Calais, invite chacun à prendre « sa part humble et modeste » de cette réalité migratoire :
« L’événement hautement médiatisé que nous allons vivre risquent de déclencher des peurs, des réflexes de défense et de rejet. Nos communautés humaines et spirituelles ne peuvent pas faire l’économie d’une réflexion sur le devenir de notre humanité. Les frontières tombent quand il s’agit de vendre, d’acheter, de produire et de faire circuler des capitaux. Devraient-elles être renforcées et devenir hermétiques, quand des êtres humains se déplacent parce que leur vie est menacée ? Il n‘est pas humain de se contenter de slogans à connotation électoraliste quand la survie d’êtres fragiles est en cause. Un long travail de réflexion, de partage, d’écoute, de compréhension et d’accueil est indispensable. L’accueil se prépare. Il sollicite la volonté et la liberté. Il nous engage. »
Pour en savoir plus
Lisez en intégralité le communiqué de Mgr Jean-Paul Jaeger, évêque d’Arras.