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Depuis 1600 ans l’Éthiopie célèbre “Meskel”, la fête de la Vraie Croix

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Sylvain Dorient - publié le 23/10/16
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Une tradition en souvenir de la découverte de la Vraie Croix par l’impératrice sainte Hélène. Pour célébrer la découverte de la Croix du Christ, les chrétiens éthiopiens donnent chaque année, fin septembre, un festival haut en couleurs et en ferveur.

L’un des plus vieux festivals au monde

Meskel” signifie “Vraie Croix”. C’est l’un des plus vieux festivals au monde, il débute dans les derniers jours du mois de septembre. Les Éthiopiens y célébrent la découverte de la Vraie Croix par l’impératrice byzantine sainte Hélène, mère de Constantin le Grand, en 326. L’Éthiopie était alors évangélisée depuis longtemps grâce à Matthias, l’apôtre qui remplaça Judas. Hélène reçut un morceau de la Croix, ce qui valut à la sainte impératrice une dévotion toute particulière en Éthiopie.

“La Croix est la lumière du monde”

Le père Tesfay Woldemariam, vicaire général de l’archidiocèse d’Addis Ababa explique : “Dans notre Église, nous nous souvenons toujours de la Passion sur la Croix : nous commençons toutes choses par le signe de la Croix au nom de la Sainte Trinité […] La Croix est la lumière du monde”. Les Éthiopiens l’expriment d’une façon littérale, dressant de gigantesques bûchers en forme de croix, surmontés des fleurs jaunes, les Adey Abeba, symboles du renouveau du printemps. Nous sommes dans l’hémisphère sud, et la fête du Meskel coïncide avec la fin de la saison des pluies. Au-delà de la symbolique de la lumière du feu, ces bûchers reproduisent le geste de l’impératrice Hélène pour retrouver la Croix du Christ. Selon la tradition, après de nombreuses et infructueuses recherches, il lui aurait été demandé, en songe, d’allumer un bûcher. Elle s’exécuta, et découvrit la Croix grâce à la fumée du feu, qui se dirigea précisément vers le lieu où elle était enfouie.

Vêtements blancs et fleurs jaunes

Outre les grands bûchers, allumés par les orthodoxes – qui représentent la majorité de la population – et les catholiques, les quartiers, voire les familles allument également un feu pour les célébrations. Ils vont en vêtement blanc, portant à la main des chobes, des petites bougies faites d’eucalyptus, couvrant le sol d’Adey Abeba. Un pèlerin témoigne : “Lors de la procession, les femmes ululent, les hommes et les prêtres chantent. C’est une fête très attendue par les enfants. Je l’adorais étant petit. Nous nous cachions dans la foule, ou nous nous joignions à la procession en chantant de toutes nos forces.” Quand arrive la fin de la procession, la presse de la foule dépasse, chaque année, les forces de sécurité qui tentent de tenir les pèlerins à l’écart du bûcher. En fonction de l’endroit où le bûcher s’écroule, nord, sud, est ou ouest, on attribue des présages bons ou mauvais pour l’année à venir. Si une pluie tardive l’éteint, c’est aussi considéré comme de bon augure. Aussitôt que le feu faiblit, les pèlerins saisissent des cendres pour se signer.

Le morceau de la Croix éthiopien

Le morceau de la Croix donné à l’Église apostolique d’Éthiopie serait conservé au Monastère de Gishen Mariam, situé sur un site naturel qui ressemble à une croix taillée dans une falaise escarpée, à 3019 mètres d’altitudes.

 

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