Trois nouveaux prêtres au Laos : c’est peut-être un détail pour vous, mais pour eux ça représente beaucoup. Le 16 septembre 2016 était une date historique pour la petite Église du Laos. Ce jour là, trois séminaristes ont été ordonnés prêtres. Cet événement peut paraître banal mais il n’en est rien.
Je voudrais vous partager à l’occasion de cette fête immense, dans la petite Église du Laos mais aussi dans le Ciel à n’en pas douter, le témoignage extraordinaire de cette communauté d’humbles et des pauvres.
Aujourd’hui, en comptant les nouveaux ordonnés, le pays dispose désormais de vingt prêtres diocésains pour toutes ses œuvres pastorales. Je me rappelle de cet évêque de Luang Prabang, Mgr Tito, qui m’accueillit un matin avec simplicité dans l’entrée de sa maison diocésaine. C’est là qu’il a dit la messe, quelques instants plus tard. Dans le nord du Laos, l’évêque est privé d’église et de lieux de culte.
Une expérience unique
Cette messe fut pour moi, habitué aux ors des églises et à l’abondance du clergé, une expérience unique. L’occasion de vivre au rythme du cœur battant de l’Église naissante, pauvre, en prise avec le danger et les interdits. Le recueillement n’en était que plus profond, et la liturgie, plus belle.
Je me souviens aussi de ce prêtre, buvant une bière avec des étudiants, qui se désolait de voir l’élan du cœur de ceux qui découvrent Jésus empêché d’aller plus loin par des tergiversations politiques.
Enfants du Mékong est auprès des plus pauvres depuis sa naissance en 1958 à Vientiane au Laos. L’association a reçu pour mission de son fondateur d’être au service de l’enfant souffrant en Asie. Il y a une dimension mystique dans cette mission. De cette communion naît une petite Église. Pauvre et souffrante, où la solidarité et l’amour du prochain est la règle. Une petite Église au sein de la grande institution, comme une chapelle.
Parce que nous nous voulons frères et sœurs des enfants qui souffrent. Parce que nous nous mettons à leur service, nous sommes aussi de cette Église du Laos si belle et si pauvre, comme celle des origines, quand Pierre rompait le pain avec ses frères. Tous ensembles nous sommes appelés au partage. Cette fête est aussi la nôtre. Ces prêtres nous sont donnés pour que tous ensemble nous continuions l’œuvre magnifique de la charité sur terre !