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De Paris à Rome, le récit de deux pèlerins (6/6)

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Marc Eynaud - publié le 15/10/16
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Carnet de route de deux jeunes Français sur la via Francigena.Depuis le Monte Mario, la ville éternelle remplit l’espace. S’élevant à l’est, le dôme abritant le tombeau de saint Pierre semble nous saluer de ses cloches. La sensation éprouvée est à l’image de la route que nous achevons ici. Contrastée et paradoxale.

Une sensation contrastée

Contrastée car si la fierté “d’avoir fait le taf” est bien présente, l’appréhension de vivre la fin d’une belle aventure mordille légèrement nos cœurs. Paradoxale car nous avions l’impression que notre voyage, commencé à Notre-Dame de Paris, au cœur de la Ville Lumière, était sans fin et cette éternité imaginée n’aura pas résistée à la vue de la Ville Éternelle.

Une voyage spirituel

Alors quelle conclusion tirer de cet épisode ? D’abord que la marche est essentiellement spirituelle. On ne peut voir cela sous le prisme du défi sportif, par ailleurs ce que nous avons fait est à la portée de tous. Ce que nous avons fait n’a nécessité aucune préparation physique, aucune diététique spécifique ni de matériel de pointe. Si le réel se révèle par les douleurs, les tendinites, les ampoules et les courbatures (vites oubliées et apparaissant à peine comme quelque chose de notable) il se révèle surtout par les paysages changeants et les rencontres magnifiques qui ont jalonné cette route.

Cette marche a aussi pris la forme d’une parenthèse, comme un moment hors du temps et du monde. Bien éloigné du rythme effréné de la vie parisienne et isolé du bruit permanent que provoquent, certes, la ville mais aussi les réseaux sociaux et l’actualité. Un épisode sans buzz, sans twitts, snapchats, polémiques et mauvaises nouvelles. Comme un clin d’œil, le lendemain de notre arrivée nous avons pu assister à une conférence du Cardinal Sarah présentant son dernier ouvrage La Force du silence. Contre la dictature du bruit. Une conclusion bienvenue sur ce qui a peuplé notre route.

Redécouvrir la valeur du temps

Ce pèlerinage a été aussi une belle occasion de redécouvrir la valeur du temps, que ce dernier est davantage une chance que de l’argent et qu’il se prend bien plus facilement qu’il ne se donne. L’occasion de redécouvrir ce que fut le voyage avant les progrès technologiques, une occasion unique de reconsidérer la notion même de distance.

L’écrivain romain Varron disait avant Jésus Christ : “Dans un voyage, le plus long est d’arriver à la porte”. Deux mille ans après nous vérifions ses dires : la partie la plus difficile de cette route a été de partir, ou plutôt de s’arracher au quotidien. Après tout devient plus simple.

Que retenir de cette marche ? 

Quel a été le but de cette marche ? Question sans réponse. Dans une certaine proportion, la route est un appel, dans une autre elle est une nécessité. Sans pour autant prétendre avoir trouvé un absolu, car comme le rappelle Léon Bloy, ce dernier est un voyage sans retour (et visiblement nous sommes rentrés), nous sommes toutefois persuadés qu’un tel épisode aura marqué d’une manière ou d’une autre nos existences et que cette Via Francigena n’est qu’une marche parmi toutes celles qui nous attendent.

Marc et Louis-Marie

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