separateurCreated with Sketch.

Chine : l’enfant unique c’est fini !

© GOLFX / Shutterstock

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Sylvain Dorient - publié le 14/10/16
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Une initiative encouragée par le planning familial pour lutter contre le vieillissement de la population.La Commission du planning familial de Yichang a publié une lettre aux accents martiaux, encourageant les membres du parti communiste à donner naissance à deux enfants par couple. Il faudrait “se tenir à l’avant-poste” et “prendre un haut degré de responsabilité dans l’avenir heureux du pays, le bien-être du peuple”, en d’autres termes, sortir de la politique de l’enfant unique pour passer à deux enfants par couple.

L’obsession du contrôle

La fin de la politique de l’enfant unique avait été décrétée le 1er janvier 2016. Mise en place par le Parti communiste en 1979, elle a été appliquée avec une sévérité inouïe. Les contrevenants ont subi des amendes puis des avortements et stérilisations forcées. La dénonciation des familles qui abritaient des “enfants cachés”, non enregistrés auprès des administrations, a été encouragée. Un internaute du Guangxi, cité par le New York Times, s’indigne : “À l’époque (de la politique de l’enfant unique), vous avez distribué des amendes à tout va, vous avez tabassé des gens, détruit des maisons, confisqué des troupeaux, forcé des gens à avorter. Et maintenant, vous voulez forcer les gens à avoir un deuxième enfant !”. Un fait typique de l’administration chinoise souligne son obsession de contrôler ses “camarades” : la fin de la politique de l’enfant unique n’a pas été présentée comme l’abrogation d’une loi coercitive, mais comme une modification de la loi existante, de la façon suivante : “Les parents de plus de deux enfants subiront une amende” au lieu de “Les parents de plus d’un enfant subiront une amende”.

Vieillissement accéléré

D’après la Banque mondiale, la Chine serait le pays au monde qui connaît le vieillissement le plus rapide. Elle manque de structure pour accueillir les personnes âgées, et s’en remet au système traditionnel dans lequel les enfants prennent soins de leurs aînés. Mais avec une pyramide d’âge en cours d’inversion, la charge pourrait rapidement devenir insupportable pour les nouvelles générations.


Lire aussi : Chine – Fin de “l’enfant unique” mais pas de la dictature antifamiliale


Où sont les filles ?

Par ailleurs, la politique de l’enfant unique s’est accompagnée d’un déséquilibre entre les sexes. Elle serait le pays où la proportion de garçons est la plus forte au monde. Entre 1980 et 2010, il serait né 38 millions d’hommes de plus que de femmes. Les statistiques officielles montrent que le ratio des naissances était de 120 garçons pour 100 filles en 2015. Un fait illustre la propension des chinois à préférer les garçons aux filles : l’une des mesures visant à assouplir la politique de l’enfant unique a été de permettre aux familles rurales de certaines régions d’avoir un deuxième enfant si le premier était une fille.

La problématique autocritique du Parti

Le Parti semble soudain prendre conscience de s’être plongé dans une nasse, avec l’application stricte et brutale de la politique de l’enfant unique. L’une des mesures qu’il pourrait prendre et qui lui rapporterait de nouveaux et jeunes citoyens actifs serait de reconnaître les “enfants cachés”. Ils ne peuvent pas aller à l’école, ni voyager, ni acheter de médicaments etc., faute de pièce d’identité. Mais on imagine mal l’administration chinoise, pourtant adepte de “l’autocritique”, se livrer à cette réhabilitation qui sonnerait comme le discrédit d’une politique qui fut en vigueur pendant plus de 25 ans.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !