Guy de Jésus-Marie s’est inspiré de ces courts poèmes japonais pour écrire son recueil “Poésie, musique de l’âme”. Poésie, musique de l’âme. Un titre qui fait danser. Ce recueil de poèmes brefs, influencé par la poésie japonaise, a germé à l’ombre du monastère de la Croix glorieuse. Haut-lieu de silence et d’adoration eucharistique, le monastère catholique à saveur byzantine est fixé au sommet d’une montagne comme un phare éclairant la belle région de Charlevoix. D’en haut, on aperçoit le fleuve qui coule vers la mer et notre vie qui vogue vers l’éternité. Ici, le corps respire et l’âme chante. Tout invite au silence de la contemplation, cette attention amoureuse au mystère, écrit le poète mystique Jean de la Croix, pour qui le silence est la musique de Dieu.
Ce silence divin est habité par une communauté chantante, les Petits frères de la Croix. J’ai eu la grâce de les rencontrer de l’intérieur lors d’une retraite que j’ai donnée dans leur chapelle en octobre 2013 sur la spiritualité de Thérèse de Lisieux, ma sainte préférée. Les conférences se trouvent sur leur site web. À cette occasion, frère Guy m’a montré ses haïkus, cette forme brève qui s’harmonise bien à la vie monastique où quelques mots suffisent pour être.
Voici que l’on me demande d’écrire la préface de son livre, qui paraît aux éditions saint Joseph à Québec, en plein centenaire de la mort du bienheureux Charles de Foucauld, grande source d’inspiration de cette communauté fondée le 8 juin 1980 par l’abbé Michel Verret (1939-1997).
Le monastère est souvent un lieu propice à l’écriture. Que de moines, assidus à la prière, à la méditation de la parole de Dieu et au travail manuel, n’ont-ils pas noirci des cahiers qui ne seront jamais publiés ? D’autres le sont pour notre joie. L’écrivain et théologien Gabriel Ringlet évoque dans son essai L’effacement de Dieu la voie de ces moines-poètes qui ont choisi de « dire » Dieu à travers la poésie, ce langage le moins inconvenant pour traduire le mystère. Frère Guy s’y essaie à sa manière toute simple, en lien avec la nature. Le mot « Dieu » revient une trentaine de fois dans son recueil. Lire la suite sur le blogue de Jacques Gauthier