Un peu plus de 10 000 réfugiés syriens auraient été accueillis en France depuis 2001, un nombre en augmentation, mais qui demeure faible, comparé à d’autres pays. Pas de commentaire du côté de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), le nombre de réfugiés protégés par l’Office est estimé à plus de 10 000 d’après les chiffres de 2015. Cela peut sembler peu, mais le nombre a augmenté de 64,2% en 2015. Une croissance importante, mais sans aucune mesure avec le bond de demandes émanant d’autres pays. Les Soudanais demandant à être protégé par l’Ofpra étaient 184% de plus qu’en 2014, les Irakiens 254% et les Afghans 349% !
Selon Amnesty international, l’Allemagne et la Suède ont, à elles deux, reçu 47% des demandes d’asile de Syriens en Union européenne entre avril 2011 et juillet 2015, c’est beaucoup pour deux pays aussi éloignés. Mais ils ont pour les migrants l’avantage d’avoir déjà des communautés syriennes, ce qui facilite leurs démarches, ainsi que l’apprentissage de la langue et les questions administratives. Par ailleurs, la France n’a pas une bonne réputation parmi les Syriens qui cherchent asile. Les images de la “jungle de Calais” donnent le sentiment que la France relègue ses réfugiés dans la clandestinité.
La France, terre d’accueil
Dans le contexte tendu de l’accueil des réfugiés en France, une série de fausses informations circule, comme par exemple le chiffre de “700 euros par mois” qui serait accordé à tous les réfugiés en France. Il correspond en fait à l’Allocation mensuelle de subsistance maximale, plus précisément 718 euros, accordée pour une famille de six personnes.
Pourtant, la présentation d’une France peu accueillante est assez injuste, dans la mesure où 96% des réfugiés syriens qui ont fait une demande de droit d’asile en France ont reçu une réponse favorable. C’est bien plus que le taux de réponses favorables accordées aux réfugiés d’autres nationalités par l’administration française, soit 22% des dossiers. Une fois le statut de réfugié obtenu, ils obtiennent le droit à l’allocation temporaire d’attente (ATA), de 11,45 euros par jour, s’ils ne sont pas hébergés par une structure d’accueil et de 91 euros par mois d’Allocation mensuelle de subsistance (AMS), s’ils sont hébergés en Centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA). Ces conditions d’accueils sont loin d’être mirifiques, mais elles ne prennent pas en compte l’aide précieuse que peuvent apporter les associations humanitaires ou les paroisses.
Le sort des réfugiés syriens qui parviennent jusqu’en France est donc bien plus enviable que celui de la grande majorité, qui habite au Liban (1,2 million de réfugiés), en Jordanie (600 000) et en Turquie (1,9 million). L’Allemagne, qui a été une destination privilégiée pour ceux qui souhaitaient venir en Europe, a durci ses conditions d’accueil pour tous les demandeurs d’asile, suites aux incidents de Cologne. Certains pays demeurent aux abonnés absents concernant l’accueil des réfugiés : “Les pays du Golfe, dont le Qatar, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Koweït et Bahreïn, ont offert zéro place d’accueil pour les réfugiés syriens”, constate Amnesty International.