La ministre de l’Éducation nationale peut-elle sincèrement faire la leçon au pape François ?Najat Vallaud-Belkacem, ulcérée par les propos du pape François dans l’avion du retour de Géorgie-Azerbaïdjan qui qualifiait de « colonisation » et de « manipulation » l’infiltration de l’idéologie du genre dans les écoles françaises, la ministre de l’Éducation nationale accusait en retour le Pape de relayer une « campagne de désinformation massive des intégristes ».
.@najatvb "Je n'imaginais pas que @Pontifex_fr se laisserait embarquer par des intégristes et leur folie mensongère. Ça me met en colère"
— France Inter (@franceinter) October 3, 2016
Une mise en garde pour rien, vraiment ?
“J’attire votre attention sur l’envoi dans des écoles (…) de la brochure Le genre en images. (…) Il convient de ne pas la diffuser, ni de la mettre à disposition des usagers…”
Le recteur de l’académie de Nantes, William Marois, a pourtant réagi sans tarder à l’envoi dans les établissements scolaires d’un livret qui découvre le pot aux roses. L’IA-Dasen à informer est l’Inspecteur d’académie, Directeur académique des services de l’Éducation nationale. Au nombre de 150, ces véritables mandarins du ministère de la rue de Grenelle, sont chargés de la mise en œuvre de la politique nationale d’éducation dans le département (hors études supérieures).
Cette brochure, diffusée par le collectif VigiGender recense au cœur des programmes et des livrets scolaires, les manœuvres discrètes visant à instiller les “études de genre” dans les esprits des élèves du secondaire. Ainsi du contenu d’un manuel de français de 4ème (Le Robert) datant de septembre 2016, qui s’interroge en tête d’un chapitre : « Doit-on partager les valeurs de ses parents? ». Il n’y pas si longtemps encore, l’idée-force du plan de “refondation pour l’école” entendait arracher l’enfant à ses déterminismes familiaux. Elle a fait du chemin.
« Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, mais ce n’est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin » (manuel de Sciences et Vie de la Terre, Hachette). En seconde, « l’ensemble des manuels de Sciences économiques et sociales sauf le Bordas, inculquent aux élèves qu’ils ne sont qu’une construction sociale dont leurs parents sont les responsables », résume VigiGender. Le manuel Magnard (2014) indique ainsi : « Bref, tout cet ensemble de comportements différenciés [des parents], de stimulations, d’attentes, d’injonctions, de récompenses ou de désapprobations contribuent à forger peu à peu des identités de genre qui, pour n’avoir rien de naturel, finissent par coller à la peau des garçons et des filles comme une seconde nature. »
Où l'on apprend aux enfants que le genre masculin ou féminin est une construction sociale #TheorieDuGenre (qui n'existe pas) pic.twitter.com/Psv3gnjFpu
— VigiGender (@VigiGender) October 3, 2016
Mais puisque l’on vous dit que la théorie du genre n’existe pas…
REVOIR – @najatvb : "Je regrette les paroles légères et infondées du #Pape" #theoriedugenre #Le79Inter pic.twitter.com/24NbX9p0x0
— France Inter (@franceinter) October 3, 2016