Quarante marcheurs en situation précaire sont partis le 2 octobre à la rencontre du pape François pour lui dire qu’ils l’aiment…C’est l’histoire d’un groupe de marcheurs, parti sur les chemins de Compostelle pour vivre la fraternité, oublier les soucis et admirer la nature, et qui se dit soudain : si on allait saluer le pape François et lui dire qu’on l’aime ?
« C’est vraiment parti d’une idée lancée lors d’une marche, témoigne Alexandre Bosc, animateur du réseau des solidarités au Secours catholique qui accompagne les Marcheurs de l’espérance. Nous sommes tous heureux d’aller voir le Pape, cet homme qui est à l’image du monde qu’on veut essayer de construire et de ce qu’on essaye de vivre nous aussi. Nous allons lui dire merci et porter la joie de la fraternité ! » Parmi ces quarante marcheurs se trouvent essentiellement des personnes en situation de précarité mais aussi quelques bénévoles et un aumônier.
L’aventure des marcheurs de l’espérance commence en avril 2011, lorsque dix-huit personnes du Secours catholique d’Avignon et de Marseille emrpuntent pour la première fois le chemin de Compostelle en lien avec le réseau Saint-Laurent. Depuis, chaque année, l’aventure se poursuit, dix jours par an avec des personnes en situation précaire de plusieurs associations du sud de la France, dans l’esprit de Diaconia. Pour financer leur voyage de l’espérance, les marcheurs ont fait un appel au don ouvert jusqu’au mardi 4 octobre.
“On passe du colis alimentaire au cheminement intérieur”
Et avec cette visite au pape François du 2 au 6 octobre, l’aventure devient de plus en plus folle ! « Comme les apôtres, on a été happés, on témoigne, ça nous dépasse un peu, confie Alexandre Bosc. On marche, on chante, on prie, on mange ensemble, il y a une grande liberté sur la route, on peut vraiment être soi-même, on peut même venir avec son chien… Bref, on est loin du format réunion auquel nous sommes habitués ! On pourrait penser qu’une semaine sur Compostelle, ou maintenant vers Rome, c’est du luxe, que ce n’est pas la priorité et en fait si ! C’est loin d’être du n’importe quoi, on laisse les soucis sur le parking, on les dépose à Dieu, on part et ce chemin offre un équilibre qu’on ne trouve pas dans nos associations. Cela montre que le Secours catholique évolue, on passe du colis alimentaire au cheminement intérieur… Et ça nous aide à répondre à cette question : pour s’en sortir, l’essentiel, c’est quoi ? »
Le retour est toujours un peu difficile mais les marcheurs se retrouvent pour poursuivre leur route ensemble, relire l’aventure et écrire leur témoignage — « on va essayer d’écrire tout ça pour les 70 ans du Secours catholique » confie Alexandre Bosc. « Ces marches sont extraordinaires en terme de résultat social, poursuit l’animateur. Après une semaine sur le chemin de Compostelle, les choses bougent et évoluent positivement, certains marcheurs retrouvent un logement, un travail, une estime de soi… Les pauvres ont été appelés au festin du royaume et nous, on y est ! »
Le Secours catholique a également demandé aux Marcheurs de l’Espérance de faire une petite pause sur ce chemin de Compostelle pour ouvrir une voie à pied sur les pas de Jésus en Terre Sainte : un nouveau et beau projet qui est programmé pour le printemps 2017.