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L’amour pendant la grossesse 

Affectionate pregnant couple laying in bed laughing

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Anaïs Deban - publié le 29/09/16
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Une femme enceinte est souvent synonyme de bête noire pour la sexualité du couple. Alors qu'après tout, la future mère reste avant tout femme.

Une femme enceinte est souvent synonyme de bête noire pour la sexualité du couple. Alors qu’après tout, la future mère reste avant tout femme.

Tout d’abord qu’en est-il du point de vue de la femme ? En compagnie du sexothérapeute Alain Héril, explorons l’évolution de la libido au cours de ces neufs mois.

Selon lui il faut distinguer trois périodes dans la grossesse qui, chacune ont un effet différent sur la libido.

1. Du premier au troisième mois, l’attente

La libido est souvent en berne. La femme est préoccupée par la mise en place de la nidation, c’est-à-dire l’assurance que le bébé est bien en place. De plus les sensations de nausées, les vertiges, une certaine irritabilité n’aident pas à une libido effrénée.

2. Du quatrième au septième mois, l’éclosion 

C’est une période d’effervescence, de désir, de déferlement hormonal. Les femmes se sentent puissantes, désirantes. Elles ont envie de faire l’amour quasi quotidiennement. Elles sont comme un monde qui ne cesse de dire oui.

3. Du septième au neuvième mois, la créativité

Le désir sexuel est toujours présent mais la forme du ventre oblige à des positions sexuelles nouvelles et à beaucoup de créativité. Cherchez ensemble et osez vous dire ce qui vous fait du bien, à l’un et à l’autre.

Les idées reçues 

Le sexe connaît ses détracteurs. Quand en plus il s’agit d’associer du plaisir charnel au moment sacré de la création d’une nouvelle vie, nous assistons à un florilège de préjugés.

“Faire l’amour lorsqu’une femme est enceinte, c’est de l’inceste.”
Voici le type d’arguments puritains auquel nous pouvons parfois nous heurter. Ce jugement purement moral cherche tout bonnement à différencier la femme enceinte, la mère, de la femme désirante et sexuelle. Un non-sens pour le sexothérapeute : “N’oublions pas que plus l’amour est présent entre les parents et plus les enfants s’en servent comme modèle pour comprendre le monde. Alors si cela commence dès la vie intra-utérine c’est plutôt aller dans le sens profond de la Vie”.

Au-delà des interrogations morales, il y a les inquiétudes physiologiques, liées en grande partie à une mauvaise connaissance du corps si complexe de la femme.

“Le bébé va avoir mal.”
Évidemment cela est faux. Le bébé est dans la poche placentaire au cœur de l’utérus et ne peut en aucun cas être atteint par le sexe d’un homme.

“L’orgasme peut entraîner une crise d’épilepsie du bébé.”
Les contractions vaginales durant l’orgasme n’atteignent aucunement le fœtus et ne risquent pas de “le faire décrocher”. “Au contraire on peut considérer que le bain de plaisir ressenti durant l’orgasme avec son apport hormonal est plutôt agréable pour l’enfant, pour peu qu’il le ressente !”

Cependant, on ne saurait que trop conseiller de demander à mesure que la grossesse avance, un avis à son gynécologue. Surtout dans le cas de risque d’ouverture trop importante du col de l’utérus.

La place de l’homme

Pour le partenaire, le statut de femme enceinte confère à la partenaire une aura presque mystique.

Symbole d’une pureté immuable, elle porte en elle la vie, le renouveau. Le corps de la femme est alors un espace qu’il faut reconquérir car il n’est plus tout à fait celui que vous connaissiez. Cela peut inhiber le désir du partenaire. À la fois très investi et en dehors de processus de gestation, si la femme ne partage pas ses sensations, l’homme peut s’adonner à toutes les projections possibles. Pendant les neufs mois puis après la naissance de l’enfant, il marche à tâtons. Comment faire part de son désir à quelqu’un qui expérimente des sensations incroyablement intenses, qui voit son corps se modifier ? Et comme souvent quand il s’agit de relation et de sexe, le maître mot est la communication et le respect de l’autre. Il faut prendre ce moment de transition comme un renouveau pour le couple. Une sexualité embrasée et radieuse est possible pendant la grossesse et elle est plus que jamais à expérimenter à deux.

Conseils de lecture pour aller plus loin avec Alain Héril

Pour allier grossesse, désir et plaisir d’Alain Héril aux éditions Bussières.

Grâce à ses vingt ans d’expérience et à sa formation psychanalytique, Alain Héril est un auteur prolifique, un sexothérapeute aguerri et un formateur de renom. C’est avec plein de poésie qu’il accompagne le couple dans cette nouvelle étape de la vie avec la promesse de réussir le pari d’être à la fois mère et femme.

Et aussi pour les plus audacieux :

Osez l’amour pendant la grossesse d’Ovidie aux éditions La Musardine

Ne vous arrêtez pas à sa vie d’actrice. Ovidie, également maman, publie dans cette collection « osée », un ouvrage documenté qui parlera à la fois aux hommes et aux femmes.

Extrait de l’introduction :

“Nombreux seront celles et ceux surpris par le fait qu’un auteur au passé aussi sulfureux – voire méprisé – que le mien décide de se lancer dans un projet de guide traitant à la fois de sexualité et de la sacro-sainte parentalité. D’autres hurleront probablement que ma place n’est absolument pas à la rédaction d’un tel ouvrage et qu’il en incomberait plutôt à un médecin, un gynécologue, ou bien une sage femme. Seulement voilà, aucune de ces professions ne s’est attelée à la tâche jusqu’à présent. Les informations circulant sur la sexualité de la grossesse et du post-partum sont bien maigres. S’essaiment à peine ça et là, dans des guides conçus comme des livres de bord de la future maman, quelques suggestions de positions compatibles avec un gros ventre, lequel par ailleurs ne devient gênant qu’à partir de six mois. Quelle est donc la sexualité d’une future maman enceinte de moins de six mois ? Quelle sera sa sexualité après la naissance de son enfant ? Les modifications de la sexualité d’une femme qui s’apprête à devenir mère, c’est-à-dire à devenir une nouvelle femme, se résument-elles à la vague gêne d’un ventre imposant ?”

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