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Avez-vous déjà vu des nonnes pratiquer les arts martiaux ?

©PRAKASH MATHEMA / AFP

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Sylvain Dorient - publié le 29/09/16
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500 sœurs bouddhistes parcourent 4000 kilomètres à vélo, dans les montagnes tibétaines, pour lutter contre le trafic d’êtres humains. Les sœurs de l’ordre de Drukpa sont surnommées les “Nonnes Kung Fu” en raison de leur pratique des arts martiaux. Elles se sont attelées cet été à un autre sport, puisqu’elles randonnent, à vélo, dans la plus haute chaîne de montagne au monde. Leurs missions : distribuer de la nourriture et des médicaments aux familles dans le besoin, après le tremblement de terre du 25 avril 2015, mais aussi de prévenir le trafic d’être humain, plus précisément celui des jeunes filles.

“Certaines familles sont réduites à vendre leurs filles”

Ces religieuses, très particulières, interrogent la communauté bouddhiste habituée à ce que les nonnes soient cloîtrées dans les temples, priant et accomplissant les tâches domestiques. Elles ont constaté l’ampleur du trafic d’être humain au Tibet. “Alors que nous réalisions notre travail humanitaire, après le tremblement de terre, l’an dernier, nous avons appris comment les filles des familles les plus pauvres, étaient vendues, parce que leurs parents ne pouvaient plus se permettre de les garder” explique Jigme Konchok Lhamo, une sœur de 22 ans.

La femme comme une marchandise

La pratique barbare de la vente de jeunes filles s’explique par l’extrême pauvreté des familles, mais aussi par une attitude générale de dépréciation des femmes. Jigme Konchok Lhamo explique qu’elle souhaite démontrer, en pédalant et en pratiquant les arts martiaux, que les femmes ont “de la puissance et de la force”, et elle espère que cela contribuera à changer l’attitude de ses compatriotes à l’égard des filles. Profitant de cette attitude, des trafiquants sans scrupule récupèrent les jeunes filles, leur promettent des emplois bien rémunérés, et les font en fin de compte “travailler” dans des maisons closes.

“On nous prend pour des garçons”

Lorsque le peloton de nonnes arrive quelque part, avec ses casques et ses protections de vélos, les Tibétains les prennent systématiquement pour des garçons. Le seul fait que des religieuses sortent de leur temple est déjà étonnant pour un Tibétain, alors ils ont du mal à imaginer des sœurs parcourant 4000 km en un été ! Jigme Wangchuk Lhamo, une sœur de 18 ans explique : “Les gens croient que, parce que nous sommes religieuses, nous devrions rester dans les temples, prier tout le temps”. Or, la prière ne suffit pas toujours, assure-t-elle, les sœurs doivent agir conformément aux prières. Elles se réfèrent aux enseignements du douzième chef spirituel de la lignée Bouddhique Drukpa, Jigme Pema Wangchen. Réformateur du mouvement de celles qui sont devenues les “Sœurs Kung Fu”, il a fait passer, en douze ans, le nombre de sœurs de l’ordre Drupka de 12 à 500.

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