30 000 catéchistes du monde entier ont assisté à la messe du Saint-Père sur la place Saint-Pierre.Transmettre l’Évangile n’est pas “chercher à convaincre en imposant la vérité”, ou en se raidissant sur “des obligations religieuses ou morales”, en jouant les “prophètes de malheur”, mais “en rencontrant les personnes, (…)”, a rappelé le Pape aux 30 000 catéchistes du monde entier, venus célébrer leur jubilé le week-end passé, dans le cadre de l’année de la Miséricorde.
Parmi eux, à la messe du Saint-Père, place Saint-Pierre, 150 français accompagnés de l’archevêque de Rennes, Mgr Pierre d’Ornellas, rapporte l’agence I-Media.
Le Seigneur n’est pas “une idée”
On ne peut pas “bien parler de Jésus” quand on est triste, on ne transmet par la Beauté de Dieu, “en faisant seulement de belles prédications”, a développé le Pape, dans son homélie. Mais on la transmet “en vivant l’Évangile de la charité, sans craindre d’en témoigner à travers de nouvelles formes d’annonces”. Car le Seigneur, a-t-il insisté, n’est pas “une idée” mais “bien une personne”, et son message doit pouvoir passer par “un témoignage simple et vrai”.
Le Saint-Père est parti du commandement de l’apôtre Paul à Timothée, pour rappeler le centre de la foi. Ce centre, a-t-il souligné, est “l’annonce pascale”, autour duquel “tout tourne”, “ce cœur palpitant qui donne vie à tout, et qui dit : le Seigneur Jésus t’aime, il a donné sa vie pour toi ; ressuscité et vivant, il est présent à tes côtés et t’attend chaque jour (…)”.
Surmonter “ses cécités”
L’Évangile du jour qui raconte la parabole de l’homme riche et de Lazare (Luc 16, 19-31), invite le chrétien à “surmonter ses cécités”, à “sentir avec son coeur avant de voir avec ses yeux “, a poursuivi François, en revenant une fois de plus sur les effets néfastes de “la mondanité”. Celle-ci “anesthésie l’âme”, elle est comme un “trou noir” qui “engloutit le bien, qui éteint l’amour parce qu’elle ramène tout au moi”. En revanche, le pauvre Lazare symbolise la classe des plus démunis, délaissés et malheureux, vers lesquels le chrétien est appelé à se tourner. Sa pauvreté “contrairement à l’ostentation de homme riche, s’exprime avec une grande dignité “, et ainsi décrit révèle la prédilection de Dieu pour les pauvres.
Contre les prophètes de malheur
L’enseignement “précieux” à retenir de tout ça ? Le Pape l’a résumé, dans une série de recommandations à tous “les serviteurs de la parole de Jésus” : “Ne pas étaler une apparence et ne pas rechercher la gloire” ; “ne pas être tristes ni se plaindre” ; et ne pas être “des prophètes de malheur qui se complaisent à dénicher les dangers ou les déviances” ; ou “des gens qui se retranchent dans leurs propres environnements en émettant des jugements amers sur la société, sur l’Église, sur tout et sur tous, polluant le monde de choses négatives”.
Porter secours est “notre trésor au ciel”
Mais encore, devant “tant de Lazare que nous voyons”, a jouté le Pape, “nous sommes appelés à nous inquiéter, à trouver des chemins pour rencontrer et aider, sans déléguer toujours aux autres, et dire “je t’aiderai demain, aujourd’hui je n’ai pas le temps, je t’aiderai demain”. Et de conclure alors en rappelant à tout chrétien que “le temps donné pour porter secours aux autres est du temps donné à Jésus, c’est de l’amour qui demeure : c’est notre trésor au ciel que nous nous procurons ici sur terre”.