Pendant que certains essayent de détruire les églises, d’autres, en réponse aux islamistes, continuent d’ériger des sanctuaires.La région de la Bekaa offre une magnifique vue avec son étendue de champs. Malheureusement les touristes n’osent pas s’aventurer jusque dans ces plaines libanaises. Certains se souviennent de la guerre civile, des attentats de l’État islamique au Nord, ou encore des martyrs du village d’Al Qaa. Les libanais ne sont pas non plus rassurés et un bon nombre d’habitants souhaitent quitter la région pour travailler dans les grandes villes. La région offre un peu de travail agricole mais ce n’est guère suffisant pour satisfaire toutes les familles. Des associations ou des personnes de la région essayent autant que possible de créer de l’emploi et d’aider les habitants à rester vivre chez eux.
La construction d’une église qui redonne espoir
Mais il arrive que certains évènements redonnent espoir dans cette région en déclin. Dimanche 4 septembre 2016, plus de 2000 libanais sont venus au cœur de cette région, plus précisément dans un petit village chrétien. Le père Gharios célébrait pour la première fois une messe dans la grande église de Majdaloun. Et pour venir l’écouter prêcher, les libanais sont prêts à traverser tout le Liban.
Cette Église est en construction depuis 17 ans ! Il y a 18 ans, le père Maroun venait d’être ordonné prêtre et commençait son service à Baalbeck et dans les environs. Un long sacerdoce allait commencer pour lui. De nombreuses personnes connaissent ce prêtre pour sa sainteté, son évangélisation, pour les centaines d’histoires de musulmans convertis, pour ces tristes moments où le prêtre a été kidnappé et laissé pour mort. Pour s’intégrer et faire entendre sa voix, le père Gharios a travaillé dur. Il a tout d’abord reconstruit la petite église de Baalbeck puis il a décidé de construire une autre église dans un village chrétien, à quelques kilomètres de la ville antique.
Des milliers de fidèles présents pour l’inauguration
C’est lui-même qui a construit l’église, sculpté l’autel et tous les motifs qui l’ornent. La construction se poursuit grâce aux dons qu’il reçoit de généreux bienfaiteurs. Il reste encore quelques travaux comme les vitraux, les parements du clocher et quelques statues. Malgré la fatigue et une santé faible, ce prêtre redouble d’efforts et c’est avec beaucoup de joie qu’il a ouvert les portes de son église aux milliers de fidèles.
La fin de ce grand projet montre la volonté exceptionnel de ce prêtre pas toujours bien accueilli. Il s’accroche à ces mots “Il faut suivre le Christ. J’avance petit à petit mais avec Dieu rien n’est impossible”. Sa mission n’a pas changé, il travaille et œuvre toujours pour qu’une présence chrétienne demeure dans la région. Pendant que certains essayent de détruire les églises, d’autres, en réponse aux islamistes, continuent d’ériger des sanctuaires.