Quand l’État chinois affirme son opposition face à une religion qu’il considère comme son ennemie.Nos confrères katholisch.de nous l’apprennent : Peter Shao Zhumin a été arrêté par la police en vue de l’empêcher de succéder à l’évêque Vincent Zhu Weifang, décédé le 7 septembre dernier. Il était pourtant prévu canoniquement que Peter Shao Zhumin lui succède. Et pourtant, alors que Vincent Zhu Weifang était reconnu par Rome ainsi que par le parti communiste chinois, Peter Shao Zhumin, a été, contre toute attente, blackboulé par les autorités chinoises.
Une église divisée
Rien d’étonnant lorsque l’on sait que le gouvernement chinois veut contrôler l’Église. À coté de l’Église patriotique, acceptée et contrôlée par l’État, se trouve l’église que l’on appelle clandestine, en communion avec Rome et l’Église catholique universelle. Les croyants du diocèse de Wenzhou dans la province du Zhejiang sont aussi divisés en deux parties. L’idée de nommer Vincent Zhu Weifang évêque et “évêque coadjuteur”, c’est-à-dire, avec droit de succession immédiate sur le siège de l’évêque, avait été un moyen mis en œuvre par le Vatican dans l’optique de réconcilier les deux groupes.
L’évêque Peter Shao Zhumin semble avoir été déporté hors du diocèse dans une région au nord ouest de la Chine. Le chancelier du diocèse, un membre de l’administration diocésaine a, quant à lui, été emmené de force dans une province du sud ouest. Un autre prêtre a également été arrêté dans un hôtel.
Environ 120 000 catholiques dans ce diocèse
Ajoutons que la police a limité à seulement 400 le nombre de participants aux funérailles de Vincent Zhu Weifang, et des autorisations délivrées par l’État étaient nécessaires, alors que dans le diocèse de Wenzhou vivent environ 120 000 catholiques. Rappelons qu’il s’agit d’un diocèse où la foi chrétienne est très présente et très forte : on le surnomme la « Jérusalem de Chine ». Le gouvernement local avait déjà lutté contre la présence chrétienne en s’attaquant aux croix visibles sur les édifices religieux.