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Ben-Hur : une histoire du Christ, une histoire de grâce

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Robert Barron - Aleteia USA - publié le 07/09/16
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La nouvelle adaptation met l’accent sur le grand pouvoir de pardon du Christ.Ben-Hur : Une histoire du Christ est un roman de l’écrivain américain Lewis Wallace, qui a inspiré deux films silencieux au début du XXe siècle et le magnifique film, en 1959, avec Charlton Heston dans le rôle titre. Presque tout le monde s’entend pour dire qu’il était né pour ce rôle : qui peut oublier le drame et l’excitation de la course de chars, point culminant du film ?

Une mise en scène grandiose

Roma Downey et Mark Burnett ont donné une nouvelle instance à l’histoire, version simplifiée du chef-d’œuvre de 1959. Comme dans le film précédent, Ben-Hur est joué par un acteur charismatique (Jack Huston), la mise en scène est grandiose, et oui, la course de chars est sensationnelle, filmée cette fois-ci avec des technologies avancées et offrant d’incroyables images de synthèse. Mais ce qui différencie vraiment cette nouvelle version de l’ancienne, c’est qu’elle insiste plus sur le grand pouvoir de pardon du Christ (emphase dont nous avons bien besoin dans le contexte culturel actuel).

L’histoire de Ben-Hur

Beaucoup d’entre nous connaissent bien l’histoire de Ben-Hur. Judah Ben-Hur est un prince juif. Il vit avec sa famille aristocratique dans une belle maison de Jérusalem, à l’époque du Christ, quand la ville était occupée par l’Empire romain. Messala est un jeune Romain adopté par la famille : il est comme un frère pour Judah.

Dans la dernière version, Messala est soldat à l’avant-poste de l’armée romaine. À son retour, il retrouve Judah et sa famille. Mais quand il s’avère qu’ils ont secrètement abrité un forcené ennemi de l’Empire, il envoie brutalement la plupart d’entre eux en prison et condamne Judah à la vie infernale d’esclave sur une galère romaine.

Pendant cinq années atroces, enchaîné aux rames de la marine impériale, Judah cultive une haine profonde envers Messala et un désir passionné de vengeance. Lors d’une terrible bataille maritime, Judah s’évade et dérive vers le rivage. Il est secouru par le cheik Ilderim (joué par Morgan Freeman), un riche marchand qui sponsorise une bonne équipe de chevaux de course. Le cheik entraîne l’ancien esclave à l’art de la course de chars, puis l’envoie dans l’arène de Jérusalem pour un affrontement avec Messala.

Une réconciliation fantaisiste ?

C’est précisément à ce point culminant qu’émergent les principales différences entre les deux adaptations du roman. Bien-sûr, dans les deux films, Judah parvient, après une lutte titanesque, à vaincre Messala ; et dans les deux films, Messala est grièvement blessé. Mais alors que dans la première adaptation, le Romain meurt dans un dernier soupir de colère et de frustration, dans ce film, Judah pardonne son frère et tous deux s’étreignent. De plus, Messala survit à ses blessures, la scène finale montre les anciens ennemis jurés qui s’éloignent en toute amitié.

Qu’est-ce qui a permis cette réconciliation ? Comment quelqu’un si cruellement maltraité peut-il pardonner à celui qui l’a malmené ? Si l’histoire du conflit humain nous apprend quelque chose, c’est que la loi du talion (“œil pour œil, dent pour dent”), autorisant les représailles violentes, est tout ce que nous pouvons espérer. Il nous suffit d’ouvrir le journal pour nous en rendre compte : injustice et violence sont omniprésentes.

Le Christ joue un rôle majeur

Ainsi, comment la réconciliation de Judah et Messala peut-elle être autre chose qu’un rêve sentimental, exaucé pour répondre aux attentes des spectateurs ? Rappelons-le, les films sont adaptés d’un roman dont le sous-titre est Une histoire du Christ. Même s’Il n’apparaît que dans quelques scènes, Jésus joue un rôle majeur dans le drame.

Le Christ est furtivement apparu à Judah avant que ce dernier ne soit exilé et asservi. À son retour de Jérusalem, il est attiré vers le lieu de la crucifixion. Il lève les yeux vers le Christ crucifié, qui demande pardon alors qu’Il est torturé à mort. Judah comprend quelque chose en son for intérieur, et lâche la pierre (symbole de sa vengeance) qu’il tenait dans la main.

Pardon et Miséricorde

Judah saisit le fondement même du christianisme : l’acte terrible par lequel Dieu a endossé notre cruauté, notre violence, notre injustice, notre haine et notre stupidité, et après une lutte acharnée, les a fait disparaître dans sa Divine Miséricorde. Il a compris que le Christ s’était sacrifié pour nos péchés, et a donc trouvé la grâce de pardonner celui qui l’avait si mal traité : “Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés”.

D’un point de vue purement humain, ce genre de pardon est impossible. Mais avec Dieu, tout est possible. Une histoire du Christ, c’est une histoire de grâce. C’est ce que Roma Downey et Mark Burnett ont voulu nous montrer dans cette nouvelle version de Ben-Hur.

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