La vraie vie d’une jeune mère de famille.Il est 18h. Je suis au téléphone avec mon cher mari :
Mon mari : Que fait-on pour le dîner ?
Moi : Je ne sais pas, mais ne t’inquiète pas, je ferai trois courses en sortant du travail.
À partir de deux enfants, ce genre de réponse ne fonctionne plus. Soit vous déléguez la tâche à votre cher et tendre, soit vous vous organisez. Parce que faire les courses avec un aîné fatigué de sa journée et un bébé en poussette, c’est un doux rêve qui peut vite se transformer en cauchemar.
Car quand vous avez réussi à traîner votre convoi – qui n’a pourtant rien de très exceptionnel– dans tous les rayons, que vous avez réussi l’exploit de n’en perdre aucun, il se peut que dans la queue de la caisse, à cause de cette supercherie commerciale totalement sadique pour les mères de famille que sont les têtes de gondole, un de vos chers bambins se roule par terre pour des Kinder Surprise que vous lui refusez. À ce moment-là, peu d’options s’offrent à vous. Céder. Discuter – mais si votre enfant est fin négociateur, vous êtes bonnes pour faire la fermeture du magasin. Gronder. Exploser. Bref, vous faites ce que vous pouvez pour calmer l’orage.
Maintenant, admettons que des mamans calmes avec des enfants calmes aient réussi sans embûches le test du supermarché. Il reste le chemin du retour. Terrain miné. Le parc, dans lequel jouent tous les amis de votre fils. Mais vous n’avez absolument pas envie d’y entrer parce que vous savez que votre bébé va bientôt avoir faim, surtout qu’à la crèche ils goûtent à 15h et qu’il est déjà 19h, et aussi parce que vous avez acheté des glaces qu’il faut mettre au plus vite au congélateur. Mais malgré votre prière pour qu’il regarde de l’autre côté de la rue, c’est raté. Et là, c’est le drame. Crise. Vous êtes au milieu du trottoir avec un enfant qui ne veut plus avancer ou s’assied, sourcils froncés, dents serrées, bras croisés. Il ne manque plus que votre bébé se mette à hurler, et éventuellement une bonne averse, et là, les regards des passants sont pleins de stupeur s’ils n’ont pas d’enfants, ou de désolation s’ils en ont.
Conclusion, avec des enfants qui sortent d’une longue journée d’école ou de crèche, rien ne vaut un bon retour direct à la maison.