Un homme a tenté de poignarder un prêtre en pleine messe à Sumatra.
Ivan Armadi Hasugian, Indonésien âgé de 17 ans, se serait mêlé aux fidèles réunis pour la messe dominicale dans l’église Saint-Joseph de Medan, en se revendiquant de l’État islamique. Ce dimanche 28 août nous rapporte Reuters, au milieu de la célébration, alors que l’église située sur l’île de Sumatra était pleine de monde, il a tenté de se faire exploser avant d’attaquer le prêtre à l’arme blanche. Le prêtre a été blessé à la main et son assaillant a lui aussi été blessé dans l’altercation qui a suivi, mais aucun autre dommage n’est à déplorer.
Un “déséquilibré” ?
Un témoin détaille à Reuters : “Il y a d’abord eu une petite explosion, comparable à un feu d’artifice, puis l’homme a sorti un couteau et s’est rué sur le prêtre”. Le forcené avait, lors de l’agression, exhibé un symbole de l’État islamique dessiné à la main. Voyant que sa bombe artisanale avait fait long feu, il a tenté de s’en prendre au prêtre, armé d’un couteau et d’une hache. La foule l’a maîtrisé et remis à la police indonésienne, qui relève les similitudes avec l’attentat du 26 juillet 2016 en France. Le chef de la police de Medan avance : “Après avoir vu l’attaque terroriste de France sur Internet, le suspect a essayé de faire la même chose ici”.
Outre le symbole de Daesh, les policiers ont trouvé sur lui un papier portant l’inscription : “Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah”. Plus troublant, lors de l’interrogatoire, le garçon a révélé que deux hommes non-identifiés lui ont promis 10 millions de roupies s’il accomplissait cet acte (soit 670 euros). Si les déclarations de cet homme sont sujettes à caution, elles ne sont pas aussi absurdes qu’elles le paraissent, quand on sait qu’en Syrie et en Irak les familles des kamikazes de Daesh touchent, en moyenne, 1000 dollars (890 euros).
Les chrétiens d’Indonésie sous pression
Ce n’est certes pas la première attaque de ce type en Indonésie. Le 22 juillet 2001, une bombe lancée dans la paroisse Sainte-Anne de Jakarta avait tué cinq personnes et blessé quinze autres. Pourtant l’Indonésie conserve une réputation d’islam modéré, démenties par une série d’évènements récents. Dans ce pays de 240 millions d’habitants, le plus grand pays musulman au monde, des groupes extrémistes sont déterminés à éliminer les chrétiens et les “musulmans déviants”, comme les chiites.
Au début du ramadan, en juillet 2011, trois églises ont ainsi été brûlées, probablement par la milice de Laskar Jihad. Malgré les condamnations officielles, certains observateurs craignent que le gouvernement ne se montre complice de groupes radicaux, comme le Front des Défenseurs de l’Islam (FPI). Le responsable de cette organisation à Jakarta, Habib Salim Alatas, véritable police islamiste parallèle, admet volontiers : “Le FPI et la police sont comme un couple. Parfois, nous nous entendons bien, parfois nous nous disputons”;