Moins d’effort pour plus de vitesse !L’envie d’évoluer, de grandir, nous pousse parfois à envisager une nouvelle activité : un projet d’entreprise, une carrière artistique, des responsabilités nouvelles au sein d’une association. Or, il est très rare de pouvoir tout lâcher pour se consacrer pleinement à ce nouveau défi.
Si j’écris cet article, c’est pour vous dire que tout cela est possible. Dur, certes, mais possible.
En neuf ans, je suis passé de graphiste à chef de projet, avant d’être commercial, chef d’entreprise, puis consultant. Et je développe aujourd’hui une nouvelle activité d’auteur-conférencier. À chaque évolution, il a fallu se former, créer un nouveau business, de nouvelles habitudes, en parallèle des responsabilités et du calendrier déjà en place. Ce sont là d’inévitables périodes de transition.
Or j’ai remarqué qu’on a généralement du mal à vraiment se lancer dans sa nouvelle activité lorsque cette transition est trop dure : c’est ce que j’appelle la phase de sur-régime. Vous savez, à la sortie d’un péage, vous accélérez à fond et parfois vous atteignez la phase de sur-régime, entre deux vitesses. Le moteur force, il vous supplie : “S’il te plaît, arrête, c’est trop !”. Mais une fois que la nouvelle vitesse est passée, le moteur se calme, la voiture accélère et tout redevient normal. Presque “facile”. Pour nous, c’est la même chose : passer à la vitesse supérieure nécessite une phase très intense, où notre corps, notre énergie supplient : je n’en peux plus, je vais craquer, je veux arrêter ! La bonne nouvelle, c’est qu’une fois cette étape de passée, tout se stabilise pour aller plus vite encore.
Une bonne gestion de la période de sur-régime est donc capitale dans le développement d’une nouvelle activité. Voici plusieurs clefs pour aborder du mieux possible cette phase :
1 – Évaluez le pour et le contre
Pour porter un projet sur la durée, la volonté a besoin de savoir ce qu’elle a à perdre et à gagner. Avant même de vous retrouver la tête dans la lessiveuse, il est bon d’évaluer précisément les sacrifices et les gains potentiels : est-ce que cela en vaut la peine ? Est-ce que vous êtes prêt à réduire votre sommeil ? Vos temps libres ? Qu’y gagnerez-vous ? Ce discernement en amont servira de boussole au cœur de ces phases de sur-régime.
Avec ma femme, nous nous sommes embarqués dans l’aventure des Fabuleuses, soit un blog, un livre, des conférences, des formations… en parallèle de nos entreprises ou de la vie familiale. Bien sûr, Hélène et notre famille ont connu plusieurs moments où on était proche de craquer. Mais on avait anticipé qu’en persévérant, on allait gagner en qualité de vie, peu à peu sous-traiter certains aspects du travail et nous libérer pour d’autres, et surtout permettre à Hélène de vivre la vie dont elle rêvait.
2 – Gérez vos priorités
Attention, vous allez parfois avoir l’impression de faire deux pleins-temps, vous coucher tard, être découragé. Pour tenir, il est alors essentiel de bien gérer vos priorités, ce qui exige des renoncements.
Vous devez être comme un sportif de haut niveau, focus sur les JO. Il doit savoir économiser son temps et son énergie pour les mettre au service de son potentiel : donc pas de nouba le soir, alimentation saine, etc. À vous aussi de distinguer ce qui freine votre projet et peut supporter d’être mis entre parenthèse.
Expliquez à votre entourage que durant un moment vous allez être moins disponible, réduisez peut-être votre investissement bénévole, ne perdez pas de temps devant la télévision. C’est faisable, à condition que cela soit sur un laps de temps limité. Ma seule recommandation c’est de ne pas mettre sa famille de côté, je veux dire par là ne pas utiliser cette excuse pour délaisser son conjoint ou les temps de qualité avec ses enfants. Aussi, faites une liste de priorités que vous pouvez imprimer et garder sous vos yeux.
3 – Optimisez votre temps
Je suis toujours impressionné par l’agenda des grands leaders : ils ont parfois plus de temps libre avec leurs proches que monsieur tout le monde. C’est qu’ils utilisent leur temps avec intelligence, au lieu de le mesurer avec un chronomètre ! Un quart d’heure plein vaut mieux qu’un tour de cadran vide. Un ami m’expliquait que dans une agence parisienne, quitter les bureaux avant 20h passait pour de la fainéantise. Pourtant, être occupé ne veut pas dire être productif ! Il faut oser sortir des codes et déclarer la guerre au temps perdu. En optimisant mon temps, j’ai vu exploser ma productivité. Ce fut un vrai déclic pour concrétiser de nombreux nouveaux projets.
4 – Visualisez
Pour surmonter une telle période, l’imagination est une alliée de choc. Car elle est un véritable cinéma intérieur, nous pouvons grâce à elle imaginer et visualiser tout ce qui nous chante. Vous pouvez décider maintenant de fermer les yeux et de vous visualiser au bord d’une plage de sable fin, devant une eau bleu turquoise, avec le bruit des vagues, la sensation d’une légère brise, la chaleur sur votre peau (ceux qui sont plutôt “montagne” adapteront d’eux-mêmes). En faisant vraiment l’exercice, vous serez surpris de la puissance de votre cerveau !
Aussi, je vous encourage à visualiser la prochaine étape de votre activité : que va-t-il se passer une fois le nouveau projet lancé, une fois qu’il est en place, qu’il fonctionne ? Essayer d’être le plus précis possible et refaites régulièrement l’expérience. Un bon moyen de garder en tête pourquoi vous faites tous ces sacrifices, et de garder les priorités bien en place !
5 – Priez de manière spécifique
Dieu n’est pas un distributeur de bonbons, mais Il aime que nous exprimions nos attentes, et si possible de manière précise. J’ai toujours était surpris par le passage où un aveugle crie pour attirer l’attention de Jésus, au beau milieu d’une grande foule (Marc 10, 46-52). Jésus est sensible à son appel. Et Il lui demande : “Qu’est-ce que tu veux ?”. Je trouve cette question presque ironique. Jésus est en train de guérir des malades, un aveugle s’approche… il ne va pas lancer un débat théologique ou lui demander de l’argent ! Oui, mais Jésus veut qu’on exprime nos demandes. Il nous pousse à être précis, à nous adresser à Dieu dans les détails. Dans une phase de sur-régime, une fois faite votre part du boulot, demandez à Dieu son aide sur des points précis.
Si vous êtes actuellement dans cette phase, courage, c’est juste une saison. Faites votre maximum pour que cela ne dure pas trop longtemps. Si cela fait plusieurs années que vous dites à votre conjoint “ce n’est qu’une étape, après ça ira mieux”, alors il est peut-être temps de remettre en question votre projet. Car à quoi bon sacrifier plusieurs années de sa vie pour enfin y arriver… mais en ayant tout perdu au passage, son conjoint, sa santé, ses relations.
Car, comme transition vers un Bien identifié et choisi, la phase de sur-régime est toujours temporaire !