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Mais non ! ça ne craint pas d’être catho

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Tom Hoopes - publié le 07/08/16
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Lettre à une étudiante qui aurait bien voulu participer aux JMJ…Chère Hannah,

Deux personnes différentes m’ont transféré ton article Ça craint d’être catho (“Being cahtolic sucks”, dans sa version originale). Je l’aime beaucoup : il est honnête, franc et pose des questions complexes qui méritent une réponse.

Il montre que tu es une perle rare : une personne honnête.

Je pense que si davantage de gens étaient aussi honnêtes que toi, plus personne ne dirait : “Je suis spirituel mais pas religieux”. Beaucoup diraient plutôt : “Je suis religieux, mais pas spirituel”.

Tu dis : “Je trouve le catholicisme beau et cohérent”, mais “je ne me sens liée à ma foi qu’intellectuellement ; pas vraiment émotionnellement. Quand je prie, je ne ressens rien”.

Tu demandes désespérément : “Comment se fait-il que personne n’avoue qu’il est dur d’être catho ? J’ai fini par perdre espoir et par craquer émotionnellement, parce que je pensais être seule à faire défaut. Suis-je vraiment la seule à penser que la louange et les chants sont ternes et surfaits, à ne pas prendre plaisir à aller à la messe ?”. Je pense que je te comprends, parce que je m’identifie à tes paroles.

Moi aussi j’ai parfois des doutes, mais j’ai arrêté de penser que “ça craint d’être catho”. J’aimerais donc t’expliquer mon cheminement.

D’abord, je prie humblement

Je n’ai rien contre les fidèles qui brandissent le poing. En réalité, je les envie. Ce sont ceux que nous voyons aux JMJ. Ils sont décrits plus d’une fois dans l’Évangile. Le Christ se réjouit (versets 17 à 20) lorsqu’ils annoncent : “Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom” et il défend fermement leur enthousiasme auprès des Pharisiens (versets 36 à 40).

Mais Jésus n’écoute pas qu’eux ; Il écoute aussi des gens comme toi et moi.

J’aime beaucoup le récit de l’exorcisme (versets 14 à 29) dans l’Évangile de Marc, quand Jésus perd patience face aux homme de peu de foi.

Les disciples ne parviennent pas à aider le garçon possédé. Jésus leur dit : “Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi” .

Aïe. Si cela vous dérange que les gens semblent croire que Jésus est un ami imaginaire, lisez ceci. Il est réel. On est agacés par les messes et les prières ennuyeuses ; Lui est agacé par notre manque de foi accablant et vain. Et ce n’est pas tout.

Le père de l’enfant l’implore : “Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous !”

“Si tu peux !”, répète le Christ, en colère. “Tout est possible pour celui qui croit.

Puis le père de l’enfant s’écrie : “Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi !“. C’est une de mes prières préférées, que je te recommande fortement.

Je la dis souvent ; je me rends alors compte que je suis du côté de ceux qui manquent de foi et qui tremblent devant les démons. Et je suis en accord avec cela ; parce que Jésus a également répondu à la prière de ce père.

Et ce n’est pas la seule prière que j’ai tirée de l’Évangile. Quand j’ai l’impression qu’Il m’a abandonnée, je prie : “Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ?” (versets 38 à 40). J’ajoute même : “Maître, nous allons nous noyer ; cela ne te fait-il rien ?”.

Je prie également : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !“.

Puis je Lui demande de me faire face

Cela m’amène à mon passage préféré de l’Évangile : la femme qui présentait des symptômes d’hémorragie. J’aime particulièrement la version de Marc (versets 25 à 34).

Jésus est en route pour un rendez-vous important : Il va A) guérir une enfant B) la fille de Jaïre, le chef de synagogue, et C) le faire devant la foule.

Mais il s’interrompt en chemin pour aider quelqu’un d’ordinaire, comme toi et moi.

La jeune femme n’ose pas prier Jésus ; elle se dit donc : “Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée”.

Sa foi est intellectuelle. “Elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré.” Elle avait tout essayé, puis a choisi la foi en dernier recours, par voie d’élimination.

Jésus ne fait pas spécialement attention à elle dans la foule. Il lui passe devant.

Mais la foi intellectuelle de la jeune femme est réelle. Elle s’avance vers Jésus, refusant de Le laisser s’éloigner. Il s’arrête et se retourne. Elle découvre qu’Il est réel, que son contact avec Lui est tangible.

Et enfin, ne pas accepter une conversation artificielle

Tu dis dans ton courrier avoir entendu ce conseil d’amis : “Agis comme si Jésus était ton meilleur ami. Comment parlerais-tu à ton meilleur ami ?”. Tu confie ton problème : “Je peux voir mon meilleur ami, et il peut me répondre. Je ne parle pas dans le vide”.

Bonne intuition. En effet, un monologue à un meilleur ami imaginaire n’est pas une prière, mais une illusion. Une prière peut être plus réelle encore qu’une discussion avec ton meilleur ami.

Tu es diplômée avec une majeure en anglais. As-tu déjà lu Notre petite ville (Our Town, dans sa version originale), la pièce de théâtre de Thornton Wilder ?

Te rappelles-tu comment, après sa mort, Emily voulait remonter dans le temps pour revivre un moment heureux ? Elle choisit un de ses anniversaires, dont elle a un merveilleux souvenir.

Lorsqu’elle revit ce moment, elle est horrifiée : ses parents font à peine attention à elle. Le bonheur de ce souvenir vient de l’excitation qu’elle ressentait ce jour-là. Elle attendait son anniversaire avec impatience ; mais pas eux. Elle se sentait très liée à ses parents ; mais en revivant ce moment, elle a réalisé que son sentiment ricochait sur un vide.

C’est ce qu’est la communication entre tout être humain. La littérature, la psychologie et les sciences nous révèlent cette vérité : ces conversations à cœur ouvert, avec tes amis, que tu estimes tant ? Ce ne sont, en vérité, que le bref croisement de bribes de souvenirs, qui ne durent qu’un temps.

Mais pas avec Jésus.

Lui seul peut te voir telle que tu es, t’accepter avec tous tes défauts et communiquer avec toi en faisant fi de tes faiblesses.

C’est Sa prouesse. Tu ne me crois pas ? Essaye donc. Ou plutôt : offre-toi toute entière à Lui.

Implore-Le : “Regarde-moi ! Me voici”.

Sers-toi des prières de l’Évangile. Crie-Lui : “Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres” (verset 27).

Appelle-Le : “Maître, sauve-nous ! Nous allons nous noyer ; cela ne Te fait-il rien ?“.

Prie-Le : “Mon Dieu, montre-Toi favorable au pécheur que je suis !”.

Fais-moi confiance, Il te répondra. Mais il te faudra toute une vie pour apprendre à L’entendre.

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