Le président de la République François Hollande a reçu les responsables religieux ce matin à l’Élysée.
Au lendemain de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, les responsables religieux ont été accueillis par François Hollande à l’Élysée en début de matinée.
“Nous ne pouvons pas nous laisser entraîner dans le jeu politique de Daech qui veut dresser les uns contre les autres les enfants d’une même famille”, a déclaré à la sortie le cardinal André Vingt-Trois, ajoutant que “l’instant de vérité que nous vivons, c’est de savoir à quel Dieu nous croyons”. “Est-ce que nous croyons à un Dieu de mort ou à un Dieu de vie ? C’est un enjeu considérable”, a ajouté le prélat, “c’est sur ce choix du nihilisme et de la culture de mort que se construit la propagande [de Daech]”.
L’unité envers et contre tout
Aux côtés de Mgr Vingt-Trois, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a exprimé mercredi le “deuil profond” et la “sidération psychologique” des musulmans et suggéré “une certaine réforme dans les institutions” de l’islam. Selon lui, les représentants religieux ont demandé “une plus grande attention” à la sécurité des lieux de culte, une des cibles du groupe djihadiste.
“C’est une action sacrilège et blasphématoire… C’est un fait hors islam que tous les musulmans de France rejettent”. Il a une nouvelle fois présenté ses condoléances à l’ensemble des catholiques, et a appelé à l’unité envers et contre tout.
“C’est notre unité qui est visée par ces faits criminels et cet assassinat”, a souligné Dalil Boubakeur, parlant de “fraternité et de compassion”. Le recteur a conclu en appelant les musulmans de France à être à l’initiative d’une “formation de nos religions plus attentives” et a admis qu’ “une réforme de nos institutions est à l’ordre du jour”.
Une messe hommage aujourd’hui à Paris
Le cardinal Vingt-Trois célèbrera par ailleurs une messe aujourd’hui à 18h15 à la cathédrale Notre-Dame de Paris en mémoire des victimes des attentats. Par ailleurs, Monseigneur Pontier, président de la Conférence des évêques de France a déclaré que ce vendredi 29 juillet sera placé sous le signe du jeûne et de la prière.
Les représentants des différentes religions ont donc parlé d’une seule voix, au contraire de la classe politique qui se divise sur la nature de la guerre qui nous oppose à l’islamisme : civile selon Hervé Morin, identitaire pour Marion Maréchal-Le Pen et religieuse pour Manuel Valls.