L’archevêque de Vienne a fait son autocritique sur l’accueil des réfugiés musulmans.Alors que l’Allemagne est à son tour prise pour cible par l’Etat islamique depuis l’attentat à la hache dans un train en Bavière, le cardinal et archevêque de Vienne s’est exprimé au sujet des problèmes posés par les politiques d’intégration des réfugiés en Autriche.
Une différence de culture
Comme l’explique cet article du site katholisch.de, le cardinal Schönborn souhaite “se corriger quelque peu” concernant ses affirmations sur la politique d’asile. À de nombreuses reprises, il avait en effet comparé l’arrivée des réfugiés en Allemagne à l’accueil en d’autres époques, de populations immigrées venant de Hongrie ou de République Tchèque par l’Autriche. Il avait ainsi critiqué les restrictions récentes du droit d’asile mises en place dans son pays afin de lutter contre certains abus.
“Mais il y a une différence” a expliqué ce dominicain, “ces réfugiés étaient tous européens, ils avaient à peu près la même culture, pour beaucoup la même religion. Même l’intégration des Bosniens, pour beaucoup des musulmans, est allée bien plus vite grâce à une grande proximité culturelle”. Or il s’agit aujourd’hui d’une immigration qui vient du Proche-Orient et “il y a là une différence culturelle et religieuse qui est un facteur de préoccupation”.
La crainte du terrorisme
Le fait qu’une profonde volonté d’aider les migrants laisse place aujourd’hui en Autriche à un refus doublé de haine est expliqué par l’archevêque par les nombreuses craintes de ses habitants, tant par rapport à l’aspect social qu’à celui du terrorisme. L’Autriche est passée petit à petit d’une société prospère à une société dans laquelle tout devient de plus en plus difficile pour tout le monde. “J’ai grandi dans une société qui allait mieux d’année en année”, affirme-t-il, alors que la génération actuelle “voit ses perspectives d’avenir se détériorer”. Quant au potentiel d’actes violents commis au nom de la religion, le cardinal Schönborn réclame “un positionnement le plus clair possible des autorités musulmanes” puisque “que ce soit justifié ou non, la terreur a aujourd’hui une étiquette islamiste.