“Ne restez pas seul !”Ancien responsable d’un ESAT ( établissement et service d’aide par le travail) en Gironde, Christian est aujourd’hui président d’une conférence Saint-Vincent-de-Paul dans la région bordelaise.
Aleteia : Pourquoi laissez-vous de la place pour Dieu dans votre vie ?
Christian : À vrai dire ça n’a pas toujours été le cas même si j’ai été éduqué dans la religion catholique. Plus les années ont passé moins j’accordais de place à la foi parce que j’étais pris par mon travail et ma vie familiale. Puis il y a eu un vrai tournant, suscité par ma femme. Un jour nous avons reçu le curé de notre paroisse et lui avons fait une demande très précise. Il nous a alors orienté vers les équipes Notre-Dame (END) et tout de suite, j’ai ressenti du changement dans ma vie. C’est un mouvement qui n’est pas du tout “d’action” mais je dirai davantage “d’accompagnement” à la foi en couple. Il y a une véritable entraide entre couples et tous les “devoirs” associés aux END (comme le “devoir de s’asseoir”*) m’ont fait beaucoup évoluer et ouvert les yeux sur la grandeur de Dieu.
Que signifie pour vous “avoir la foi” ?
C’est se laisser façonner par Dieu et accepter d’être un outil dans sa main.
Avez-vous une action quotidienne pour Dieu ?
C’est presque au quotidien mais parfois il y a des petits ratés… je tâche de lire les lectures du jour et ensuite de faire une oraison (qui sera plus ou moins longue). Je me nourris chaque jour de la Parole de Dieu et je suis à son entière disposition.
Qu’aimeriez-vous dire aux catholiques ?
Ne restez pas seul ! Il y a plein de mouvements qui peuvent nous aider dans à faire grandir notre foi et à plusieurs on est plus forts !
Pour vous, qu’est-ce qui sauvera le monde ?
Dieu. Mais il est vrai qu’on ne l’aide pas toujours. Je crois que si chacun s’engageait à aider son prochain tout en acceptant le mystère de Dieu, ce serait déjà un énorme pas !
Quelle est votre plus grande peur ?
J’avoue que cette question m’interloque. En réalité, je ne m’y attarde pas car je ne suis pas habité par la peur. Mais je sais aussi très bien que j’ai une chance immense d’habiter un pays qui n’est ni la Syrie ni le Nigeria (voire d’autres) et où la peur n’est pas ancrée dans notre quotidien.
Qu’est-ce qui vous rend heureux ?
Quand j’arrive à percevoir que j’ai fait quelque chose de bien pour Dieu.
Quelle est votre vertu préférée et pourquoi ?
Aujourd’hui je m’aperçois que l’humilité est fondamentale car si on en est dépourvu on est dans l’erreur et on n’écoute que son jugement, ce qui conduit parfois à des guerres.
Quel est votre saint préféré et pourquoi ?
Même s’il n’est pas saint, j’ai une grande admiration pour l’abbé Pierre. Une de ses nièces l’interrogeait un jour lors d’un voyage en Afrique et elle lui demandait comment lui était apparu l’idée de cet appel de l’hiver 1954. Il a répondu qu’il n’avait pas fait grand chose mais qu’il y était préparé car il avait passé beaucoup de temps à prier dans un monastère et d’ajouter “J’ai tendu la voile et le souffle de Dieu a fait le reste”. Nous sommes des instruments.
Quelle est votre prière préférée et pourquoi ?
Le Notre Père est celle que je dis le plus fréquemment. Je lui accorde une place spécifique parce que c’est le Christ qui nous l’a enseigné, ça n’a pas de prix, ce sont les bons mots.
Propos recueillis par Sabine de Rozières
*Une fois par mois il est recommandé aux couples des END de réfléchir au calme et de discuter en profondeur sous le regard de Dieu.