“Dans une France où les églises se vident, Olivier Delacroix est parti à la rencontre d’hommes et de femmes qui ont choisi de consacrer leur vie au Christ.”Des yeux bleus, un regard vrai, un homme à l’allure atypique a su s’imposer au monde de la télévision par une émission au thème unique. Le reporter aux dreadlocks a réalisé récemment sur France 2 un film composé de témoignages incroyables, très variés mais pourtant unis autour d’un même mystère : celui de la foi. La démarche d’Olivier Delacroix est intime : il aborde un sujet brûlant, avec toute l’originalité et la sensibilité de sa personnalité.
Olivier est un homme blessé : le suicide de son père, et la mort de son fils deux ans plus tard, le marquent d’une blessure indélébile. Le coup est trop dur, un Dieu s’il existe, s’il veille sur le monde ne peut permettre de telles souffrances. Malgré cette blessure ardente, c’est avec sincérité et guidé par une soif qui ne l’a pas quitté depuis l’enfance qu’Oliver part à la rencontre de différents visages qui vont le bouleverser.
Le mystère du pardon
Il est d’abord marqué par son échange avec des parents dont le fils fut tué lors lors d’une altercation avec un videur de boîte de nuit, en Corse. Malgré l’injustice et la force du ressentiment humain, le couple a choisi de pardonner à l’assassin. Les parents de Martin puisent à l’intérieur d’eux-même, dans leur vie avec le Christ, la force de la miséricorde. Malgré les larmes du père, et l’émotion d’une blessure qui ne se panse jamais complètement, ce couple vit ancré dans le pardon.
Le mystère de la vie contemplative
Puis Olivier découvre le couvent de moniales de Notre-Dame du Pesquié, qui éveille progressivement son enthousiasme. Ces femmes, des religieuses cloîtrées et contemplatives, vivent en autarcie dans un silence absolu et font de leur vie un dialogue intime avec le Christ. Elles travaillent la terre, s’occupent de leurs bêtes et vivent au rythme des offices religieux. Lui ne renie pas cet a priori qui le tenaillait à son arrivée, à propos de ces femmes qu’il ne pouvait imaginer véritablement libre : l’étrangeté de cette vie le rendait sceptique.
Mais il reconnaît avoir fait connaissance avec des jeunes femmes équilibrées, heureuses, épanouies et surtout rayonnantes. Elles répondent avec une franchise déconcertante à toutes ses questions, et lui n’en finit pas de manifester sa surprise, souvent décontenancé quoiqu’admiratif. Elles justifient la spécificité de leurs vies par des réponses simples, spontanées mais riches et denses. C’est bien leur soif d’absolu, la grandeur de leurs coeurs qui les ont conduit à choisir Jésus, et non le rejet d’un monde qui leur déplairait. Ces jeunes filles avaient des vies d’étudiantes comme les autres, des carrières, des amis, une famille. Oui, elles aimait leur vie d’avant. Elles ne portent pourtant aucun deuil, elles sont heureuses ici, et pleinement.
Cette amitié qu’il a tissée avec elles a changé son regard sur la foi. Ces petites femmes dont le monde ignore l’existence, qui prient pour le monde sans jamais espérer une once de reconnaissance, détiennent entre leurs mains une puissance évidente : cette puissance est tangible aux yeux d’Olivier, et c’est ce qu’il tente de retranscrire avec art dans son émission. L’harmonie qui se dégage de la jeunesse de leurs visages ne permet pas d’en douter un seul instant.
Le mystère de l’évangélisation
Olivier rencontre également Monseigneur Rey. L’évèque de Toulon lui présente une communauté de prêtres jeunes, en soutanes blanches, les pères missionnaires de la Miséricorde divine, qui arpentent de jour comme de nuit les rues toulonaises et marseillaises, créant avec tous des amitiés fortes, profondes. Ils écoutent, ils comprennent, ils réconfortent. Grande est la surprise du journaliste lorsque ces jeunes prêtres en blanc l’entraînent aux tréfonds d’un bar gothique, et qu’il découvre le naturel et l’ambiance amicale avec lesquels ces derniers sont reçus. Olivier découvre à travers cette spiritualité missionnaire, une Église à l’écoute, présente dans le monde.
L’homme aux dreadlocks ne dissimule pas l’impact que cette émission fit dans sa propre vie, au-delà de la curiosité professionnelle : “Je pense que je suis réconcilié avec l’idée d’avoir la foi et de croire”, confie-t-il au mensuel L’1nvisible. C’est bien une découverte spirituelle qu’il livre au monde de la télévision, afin de la partager avec le plus grand nombre.