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Histoires de miracle (5/5). “J’ai toujours prié pour les autres malades”

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Famille Chrétienne - publié le 14/07/16
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Cette guérison inexpliquée a été reconnue "remarquable" par l’évêque d’Angers. L'heureux guéri témoigne.

À la suite d’une intervention chirurgicale en juin 1997, ma jambe gauche s’est retrouvée quasiment paralysée. J’ai passé six mois au lit, avec de fortes doses de morphines quotidiennes et des antalgiques. Je n’ai plus de souvenirs de cette période. J’ai préféré rentrer chez moi, malgré un traitement très fatigant. Peu à peu, j’ai remarché tant bien que mal, à l’aide de cannes anglaises dont j’avais horreur. Je suis tombé souvent. Les visites me fatiguaient. Je ne supportais pas de voir mon jardin sans entretien, de devoir abandonner mon métier que j’aimais. Je n’étais pas tendre avec mon épouse à ce moment-là.

J’ai toujours prié pour les autres malades

J’étais hospitalier à Lourdes depuis 1992. Pendant ma maladie, j’ai continué à m’y rendre, même si je n’en avais pas toujours envie. J’essayais d’être utile à l’animation et l’organisation. Cela me permettait de sortir, de changer d’air. Quand j’en revenais, j’avais l’impression d’aller mieux. Je n’ai jamais demandé d’aide à Marie. J’ai toujours prié pour les autres malades. Tout a commencé l’après-midi du 12 avril 2002. J’étais à l’église Sainte-Bernadette, en face de la grotte, pour l’onction des malades. À la fin de la célébration, une jeune dame qui était à côté de moi est prise de sanglots. Je l’ai prise dans mes bras pour la consoler, comme je l’aurais fait pour ma propre fille : "Ça va aller, Marie est là, elle nous voit".

Un frisson, une sensation, un ascenseur qui s’ouvre tout seul

À ce moment-là, un frisson inhabituel m’a traversé tout le corps. J’avais la tête comprimée. J’ai pensé avoir pris un coup de froid. Le soir, j’ai regardé la procession aux flambeaux depuis ma chambre, puis j’ai eu envie de me rendre à la grotte. Dans le couloir, j’avais l’étrange sensation d’être suivi. Je me suis retourné à deux reprises : personne. J’ai supposé après que c’était Marie qui me suivait, mais sur le coup, je n’étais pas très rassuré. J’étais à 1,50 m des portes de l’ascenseur lorsqu’elles se sont ouvertes toutes seules. Là, j’ai pris peur. "C’est quoi ce truc ?", me suis-je dit. À l’accueil, j’en ai parlé au gardien. Il m’a répondu : "Nous sommes à Lourdes, M. François, c’est peut-être un signe de la présence de Marie". Je me suis dit qu’il se moquait de moi.

Les gestes demandés par Marie

Je suis allé à la grotte, péniblement, prier pour toutes les personnes qui me l’avaient demandé. Je me suis senti poussé à me mettre à genoux à la place où Bernadette priait. Saisi d’admiration devant la source – à la lumière du soir, elle est très belle –, j’ai été pris dans un tourbillon. Tout défilait : l’onction, la malade de l’après-midi. J’étais transporté dans un autre monde, magnifique. Tellement beau que je voulais y rester. Quand je suis revenu à moi, j’ai touché le mince filet d’eau. J’ai tracé sur mon front une croix. Je n’avais jamais fait aucun de ces gestes, qui sont ceux demandés par Marie.

Une douleur fulgurante et… la guérison 

Je suis reparti. Au bout de sept mètres, j’ai senti une douleur fulgurante dans ma jambe gauche. J’ai été littéralement jeté au sol. Des personnes m’ont aidé à me relever. D’après elles, j’aurais crié et perdu connaissance. Je me suis appuyé à un gros arbre – je viens m’y appuyer tous les ans depuis – la douleur aiguë a duré deux minutes, les plus longues de ma vie. J’ai cru qu’on m’arrachait la jambe. Puis tout est rentré dans l’ordre. J’avais une sensation de confort, de bien-être, de chaleur. Ma jambe droite, habituellement froide et sclérosée, était maintenant bouillante. Je suis reparti d’un bon pas. Ce n’est qu’en haut de la côte montant à la porte Saint-Joseph que j’ai réalisé le changement : d’habitude je montais en m’appuyant sur la grille ! J’étais stupéfait. Mais je me suis dit : "Oh là, Serge, c’est l’effet Lourdes, demain, tout sera comme avant". Mais le lendemain, je marchais !

Le miracle et les doutes

Je suis allé voir le prêtre qui nous accompagnait. Et l’Hospitalité de l’Anjou a déclaré la guérison au Bureau des constatations médicales trois jours après. En faisant cela, je voulais juste faire savoir ce qui s’était passé. Je ne comptais pas sur une reconnaissance. C’est mon devoir d’en parler car aujourd’hui, il y a des gens qui ne savent même plus que Lourdes existe. Je dois bien ça à Marie. Du jour au lendemain, j’ai arrêté mon traitement et je me suis remis à jardiner, tondre, tailler mes haies. En rentrant, j’ai entrepris de repeindre la façade de notre pavillon. Au début, mon épouse a cru que j’étais devenu fou. Dans ma commune, beaucoup ont eu des doutes et m’ont accusé d’avoir menti sur ma maladie et ma guérison. Comme la petite Bernadette, qu’on a traitée de menteuse… Cela a été dur. Le passage devant une commission de douze médecins, tous les ans, à Lourdes, est un souvenir pénible. On essaie de vous faire dire le contraire de ce qui s’est passé. Je me suis même énervé : "Jamais je ne dirai le contraire de ce que j’ai vu et ressenti".

Au bout du pèlerinage de Compostelle, encore un signe

Ma guérison m’a rendu de plus en plus croyant. J’ai longtemps cherché comment remercier Marie : accompagner les malades deux fois par an ne me suffisait pas. Un soir, une de mes petites-filles nous a raconté le témoignage d’une famille partie à Compostelle. J’ai eu le déclic. Je me suis entraîné pendant dix mois. Le 26 août 2007, j’ai quitté le Puy-en- Velay, après la bénédiction des pèlerins. Tout au long du chemin, j’ai dit des centaines de chapelets, au point que je ne prenais pas le temps d’admirer le paysage. J’avais prévu d’arriver à Santiago en quatre-vingts jours. Il m’en a fallu cinquante-cinq. Et lorsque j’ai fait
tamponner ma credencial, j’ai réalisé que c’était le jour des 14 ans de ma petite-fille. Ça ne pouvait pas être une coïncidence.

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Virginie de Malet

Croire aux miracles, est-ce encore possible ?,
Hors série n°16 - Famille Chrétienne, 9,90 euros.

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