Sa mère a poussé l’école à la traiter comme n’importe quel autre élève… et cela a payé !Madison Essig vient de passer un cap important dans sa vie, et il se peut que cela soit aussi une étape importante pour le système scolaire public de la capitale américaine.
La jeune fille de 18 ans, qui vient d’achever sa scolarité à la Woodrow Wilson High School, est ainsi la première élève trisomique à en sortir avec un diplôme de fin d’études “classique”.
Il se pourrait même que ce soit la première élève trisomique à sortir diplômée d’un lycée public de Washington depuis 1996 (année depuis laquelle les notes sont enregistrées sur ordinateur), d’après le Washington Post.
“Je suis tellement contente d’obtenir mon diplôme. J’en ai fait, du chemin !”, a déclaré Madison à la cérémonie de fin d’études.
Mais ce chapitre de sa vie aurait pu s’achever d’une toute autre manière sans l’intervention de sa maman.
“Quand Madison est née, on nous a dit qu’elle marcherait, mais il n’y avait aucune garantie sur le fait qu’elle puisse apprendre à lire ou à écrire”, a-t-elle déclaré à la télévision locale.
Madison et sa maman ont expliqué que les plus grands obstacles dans son parcours n’étaient pas dus à ses capacités mais au système scolaire. Les écoles rechignaient à lui donner accès à un parcours classique, tout simplement parce que cela n’avait jamais été fait avant. Alors la maman de Madison a insisté.
“Ce que je voulais, c’était qu’on ne lui colle pas simplement l’étiquette “enfant trisomique”, mais qu’on la voie comme une enfant qui pouvait réussir, explique-t-elle encore. Tant qu’elle n’a pas prouvé qu’elle n’y arrivait pas, ne lui mettons pas de barrières”
Madison a suivi la plupart de ses cours normalement, sans aide particulière, peut-on encore lire dans le Post. Pour certaines matières comme la géométrie, elle a eu des cours avec un professeur spécialisé, mais toujours en suivant le programme classique.
“J’espère que Madison va servir d’exemple et prouver qu’une personne trisomique peut exprimer tout son potentiel si on lui en donne les moyens”, martèle sa maman.
Après le lycée, direction l’université !
“Ne baissez pas les bras, déclare Madison. Honnêtement, l’école sera votre meilleure amie même si vous n’aimez pas trop ça. Ce sera la base pour construire tout ce qui vous aidera par la suite dans votre vie.”
Madison vient d’être acceptée dans un programme universitaire spécial destiné aux étudiants ayant une déficience intellectuelle. Elle s’intéresse aux problèmes liés au handicap et aux politiques d’inclusion, notamment à l’école, et souhaite approfondir ces questions à l’université.
Et n’oublions pas son frère de 17 ans, Zach, dont la réussite ne doit pas être éclipsée par celle de Madison. Il a lui aussi obtenu son diplôme de fin d’études tout comme 400 autres élèves du lycée Wilson.
Tous deux ont été dans la même classe depuis le CE2, quand leur maman a remarqué que Madison avait des difficultés sociales et l’a fait redoubler afin qu’elle soit dans la même classe que Zach et sa sœur jumelle.
Les problèmes de Madison n’ont pas duré.
“Elle est beaucoup plus populaire que moi”, a déclaré Zach, ajoutant que Madison rentrait souvent à la maison en parlant d’un ami qu’elle s’était fait le jour même. “Sa joie de vivre est contagieuse.”