Prendre le temps d’être présent pour les autres peut vous sembler futile… mais ça ne l’est pas pour ceux qui vous aiment.Posez votre téléphone et écoutez vraiment la personne qui vous parle… en la regardant, de préférence.
Vendredi dernier, j’étais à la maison avec mes cinq enfants. Mon mari était sorti rendre visite à de la famille. Chacun d’entre eux avait une bonne raison de rester : une soirée, un match, un meeting d’athlétisme, un examen à préparer…
Mais vendredi soir… nous n’avons strictement rien fait !
Faire une coupure pour mieux se retrouver
Nous avons regardé un film. Nous avons dîné. Nous avons discuté. Nous avons lu des livres. Mon fils de 7 ans a passé quinze longues minutes à ouvrir et refermer une carte de vœux musicale, se réjouissant à chaque fois qu’il réentendait la petite mélodie.
Ce fut une longue soirée, un peu étrange, comme hors du temps. Nous n’avions pas d’objectifs précis. Nous étions simplement ensemble. C’était du temps “perdu”, et pourtant ô combien réparateur.
J’ai du mal à prendre du temps libre. Cette mauvaise habitude, fruit de 22 années à essayer de justifier mon statut de mère au foyer, me pousse à reproduire les erreurs de Marthe plutôt que les vertus de Marie. J’ai tendance à juger la productivité de ma journée en fonction du nombre de cases cochées sur ma “to do list”. C’est vrai, il faut que ces choses soient faites. Mais je dois aussi apprendre à m’arrêter de temps en temps. Cette soirée de vendredi était un premier pas en ce sens.
Des petits “riens” qui comptent beaucoup !
Comme nous n’avions rien de particulier à faire, nous nous sommes écoutés les uns les autres, nous nous sommes regardés dans les yeux, nous avons laissé nos portables sur l’étagère, sans prêter attention aux messages, aux notifications… À la fin de la soirée, j’étais simplement là, à caresser les cheveux de mon fils qui somnolait en tenant sa carte de vœux chérie. Lui, il vit pour ce genre de moments.
Cela m’a fait penser à tous ces “moments inutiles” qu’on pourrait donner aux autres.
- Veiller au chevet d’un ami malade ou mourant, quand on ne peut rien faire d’autre que d’accompagner la personne souffrante, quand on ne peut rien offrir d’autre qu’une présence ou une prière.
- Être à l’écoute de ceux qui ont le cœur brisé, sans essayer de résoudre le problème à tout prix ou de se venger des personnes qui ont occasionné ces douleurs.
- Aller encourager les membres de notre équipe même si on ne court pas ce jour-là.
Tous ces petits “riens” ont de l’importance. Ils sont plus importants que tout le reste.
On aspire toujours à ce qu’on nous consacre du temps. Car le don de temps montre à quel point on compte pour l’autre, plus qu’aucun autre don.
Ne rien faire avec ceux que vous aimez – car avec ceux que vous aimez, vous pouvez passer des heures à ne rien faire – est loin d’être du temps perdu. C’est du temps gagné.
C’est un avant-goût du Ciel.