Prête à dompter le bitûme sarthois, sa Morgan 84 est équipée d’un siège éjectable !La 84e édition des 24 heures du Mans se tiendra ce week-end. Parmi les concurrents, Frédéric Sausset. Avant d’avoir couru, le pilote du SRT 41 a déjà gagné : samedi, il sera le premier concurrent amputé des quatre membres à s’engager sur le célèbre circuit sarthois.
Une maladie qui l’a frappé de plein fouet
La vie de Frédéric Sausset a basculé en 2012. En vacances dans le sud-ouest, il contracte une bactérie virulente. “Il y a une quarantaine de cas comme le miens chaque année dans le monde. Ils sont mortels à 80%”, expliquait récemment devant les caméras l’homme de 47 ans. Aujourd’hui en fauteuil roulant, Frédéric Sausset a échappé de justesse à la mort. Pour cela, les médecins n’ont eu d’autres choix que de l’amputer des quatre membres. En effet, le streptocoque du groupe A dont il est atteint nécrose très rapidement les extrémités du corps avant de s’attaquer aux organes vitaux.
“Il a dû entrer dans une autre logique : vivre ou mourir”, témoigne Stéfan L’Hermitte, journaliste et auteur de “Ma course à la vie“, (City éditions) une biographie de Frédéric Sausset. “Quand il a vu sa femme et ses deux filles, pour lui, il n’avait plus le choix, il fallait vivre”, racontait-il en 2015, lors de la parution du livre.
Un projet ambitieux, les 24 heures de Mans
Il y a un an, le projet de participer aux 24 heures du Mans entrait en phase de concrétisation. Ce week-end, c’est au volant d’un prototype aménagé pour son handicap que Frédéric Sausset et ses équipiers se confronteront aux 180 meilleurs pilotes mondiaux. L’épreuve qu’il a traversée a rappelé à ce chef d’entreprise passionné de voitures et de sports mécaniques “son désir enfoui de participer à cette course si renommée : les 24h du Mans.” Personne ne croit qu’il peut y parvenir. Personne, à part Frédéric Sausset qui, accroché à son rêve, franchit un à un les obstacles sur la route du Mans. Il réussit notamment à faire homologuer son véhicule qu’il conduit grâce à une prothèse relié par une tige métallique au volant. Sa voiture est aussi équipée d’un siège éjectable car, en cas d’accident, il ne pourrait s’extraire seul de la voiture de course.
Croire en ses rêves
Il est néanmoins peu probable que le pilote français ait à s’en servir. “Je suis bluffé qu’il ait appris en si peu de temps et qu’il roule déjà si vite”, expliquait récemment à RTL Benoit Tréluyer, pilote Audi, triple vainqueur des 24 Heures du Mans. “En plus, il a un comportement exemplaire sur la piste, il est moins dangereux que certains pilotes”.
Lorsqu’il s’élancera sur le circuit, on imagine l’émotion qui va saisir Frédéric Sausset. “C’est un rêve mais aussi un message pour toutes les personnes fortement handicapées, comme moi. Ce défi est aussi pour elles, pour leur dire que rien n’est impossible dans la vie et qu’il faut toujours croire en ses rêves.”