Le 15 janvier dernier, la capitale du Burkina Faso était durement touchée par un double attentat faisant 30 morts et 150 blessés.Au début du mois, la Direction de la communication et des relations publiques de la Gendarmerie nationale du Burkina Faso a publié un communiqué relatif aux attaques terroristes ayant frappé la capitale Ouagadougou le 15 janvier 2016. Et selon ce communiqué, six individus, tous de nationalité étrangère, ont été interpellés dans le cadre des enquêtes par les unités de police judiciaire de la Gendarmerie nationale, l’Unité spéciale de la Gendarmerie nationale et les services de renseignement. L’opération a eu lieu ce lundi 30 mai 2016. En effet, les éléments de l’enquête ont révélé que “ces derniers auraient hébergé et facilité l’action des auteurs de l’attentat de Ouagadougou du 15 janvier, et seraient en liaison avec le cerveau des attentats, lui toujours recherché”. Tout en se gardant de révéler la nationalité des individus, le communiqué a tenu “à rappeler aux populations qu’elles doivent participer activement à leur sécurisation en restant vigilantes et en donnant des renseignements fiables” pour les investigations qui se poursuivent.
Par la même occasion, on apprend de source sécuritaire que trois policiers ont été tués dans la nuit du mardi 31 mai au mercredi 1er juin à Intangom, dans le Sahel (près de la frontière malienne), suite à l’attaque d’un commissariat par des assaillants encore non identifiés. Une information confirmée par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité Simon Compaoré qui a décrit une scène macabre et horrible sur les lieux où il s’est rendu en personne, en compagnie du ministre de la Défense. “Plusieurs douilles ont été retrouvées sur les lieux et les assaillants qui seraient venus à moto, ont réussi à emporter des armes”, a précisé le ministre Compaoré. On rappelle que deux policiers avaient été blessés et des motos incendiées lors d’une attaque similaire le 17 mai d’un poste de police à Koutougou, dans la région du Sahel.
Le pays plus que jamais confronté à la menace terroriste
Ce n’est plus un secret pour personne, le Burkina Faso, à l’instar des autres pays de la sous-région, est confronté à la menace terroriste. Des hommes lourdement armés avaient attaqué la mine de manganèse de Tambao (Nord) avant d’enlever un Roumain chargé de la sécurité des lieux. Le 15 janvier 2016, un couple australien, le Dr Kent Elliott et sa femme, avait été enlevé précisément à Djibo, à l’Extrême-Nord. Mme Elliott sera libérée quelques jours plus tard au Niger, alors que son époux est toujours entre les mains de ses ravisseurs. Le même jour, une attaque terroriste revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a fait une trentaine de morts dans la capitale Ouagadougou. Fin juin 2015, le poste de douanes de Déou, dans le Nord du Burkina Faso (frontalier avec le Niger et le Mali), avait aussi été attaqué à la Kalachnikov, faisant de nombreux blessés.
Au Mali voisin, une double attaque a visé dans la nuit du mardi 31 mai à mercredi 1er juin la présence internationale dans le Nord du pays, à Gao. C’est notamment la Minusma (Mission des Nations unies au Mali) qui était la cible de cette action. Au moins un casque bleu, de nationalité chinoise, a perdu la vie, ainsi qu’un expatrié et deux Maliens. Une attaque au camion piégé et qui a été revendiquée par la mouvance Al-Qaïda au Maghreb islamique.