Une exposition de grande envergure retrace la vie du premier saint stigmatisé de l’histoire chrétienne.Voilà des années que le Diocèse de Marseille souhaitait investir les 400 m2 du déambulatoire de la cathédrale de la Major afin d’y organiser des événements culturels. C’est chose faite avec cette exposition inédite qui nous donne l’occasion de parfaire nos connaissances en revenant sur la vie du saint le plus moderne du Moyen-Âge.
Un saint d’actualité
Les images du Poverello entrain de prêcher aux oiseaux ou encore d’apprivoiser le loup de Gubbio sont universellement répandues. Mais, que connaît on réellement du célèbre saint d’Assise ? Joseph Arakel, industriel marseillais à l’initiative de cette manifestation, a justement souhaité offrir une image plus complète de la la vie de ce saint visionnaire : “Saint François pourrait presque être qualifié de laïc. Il a prôné en son temps un mode de vie résolument moderne. Écologiste avant l’heure, figure de la tolérance, initiateur du discours interreligieux, il apparaît aujourd’hui comme une icône. Cet homme d’origine bourgeoise, prédestiné à une vie confortable a pourtant décidé de renoncer à tous ses biens pour s’adonner totalement aux autres et à une vie dédiée à l’Évangile, à l’image de Dieu”explique Joseph Arakel. L’exposition revient ainsi sur les étapes marquantes de sa vie et les valeurs qu’il a su véhiculer. Souhaitant toucher un public plus large, l’exposition bénéficie d’une scénographie résolument moderne faisant appel à des éclairages dynamiques permettant de pénétrer progressivement dans les œuvres.
Un panel d’œuvres
Mais que découvre-t-on au cours de ce parcours initiatique ? Une grande partie de l’exposition révèle 100 des plus belles pièces de la collection de Joseph Arakel. Fasciné par saint François, ce chef d’entreprise a amassé en quelques années plus de 1 200 œuvres. Ouvrages, sculptures, peintures, canivets, médailles… tout ce qui permet de comprendre et de retracer cette vie hors du commun, ont rejoint sa collection. À travers une sélection d’œuvres variées tant par leur support que par leur époque, la manifestation propose une immersion dans la vie du saint de sa conversion jusqu’à sa mort pour une meilleure compréhension de son engagement et de l’héritage qu’il nous a légué.
L’exposition est par ailleurs agrémentée de prêts d’exception. Parmi eux, une pièce a particulièrement retenue notre attention. Il s’agit d’un des manteaux ayant appartenu à saint François d’Assise. Le Poverello l’offrit à la duchesse Elizabeth de Hongrie, convertie au Tiers Ordre, afin de marquer le lien de spiritualité qui les unissait. Elle le conserva jusqu’à sa mort comme son “bijou le plus précieux”. Le manteau passa ensuite de mains en mains et appartenu même à un moment à saint Louis. Caché pendant la Révolution Française par les Cordeliers, le manteau est désormais en la possession des Capucins de Paris qui ont accepté que le tissu rejoigne la cité Phocéenne pour la circonstance.
L’homme intemporel, exposition de saint François d’Assise au déambulatoire de la cathédrale de Major à Marseille.
Entrée libre, ouvert au public tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 18h30.