Avant même le Concile Vatican II, Pie XII avait approuvé le malayalam en tant que langue officielle de la liturgie dès 1957 !Le 15 avril dernier, il était officiellement annoncé que le Saint-Père nommait le cardinal George Alencherry, Archevêque majeur des syro-malabars (Ernakulam – Angamaly, Inde), membre du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. Une haute charge pour l’homme qui est à la fois cardinal et à la tête de l’Église syro-malabare… et une occasion renouvellée pour continuer un petit tour d’horizon de ces chrétiens des Indes lointaines.
En mettant de côté les quelques dissensions de rite (qui ne sont donc pas un apanage français…), l’on peut dire que la majorité des syro-malabars suit le rite chaldéen ou syriaque oriental – partageant cette rare caractéristique au sein du catholicisme avec l’Église catholique chaldéenne. À un détail près toutefois : la langue de la liturgie est le malayalam, approuvée par Pie XII en 1957, dans un mouvement favorable à la “délatinisation” de ces Églises qui remontent aux origines du christianisme mais que les diverses colonisations avaient contribué à façonner sur le modèle occidental.
De nombreuses canonisations espérées dans les prochaines années
C’est à ce titre un beau message que d’intégrer l’Archevêque majeur des syro-malabars au Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, car c’est sans aucun doute une manière pour l’Église universelle et pour le Pape de (ré)-affirmer le sens du mot “catholique”.
Une ouverture qui prend d’ailleurs d’autres formes, comme la canonisation de deux saints syro-malabars en 2014 : celle de Kuriakose Elias Chavara de la Sainte Famille (1805-1871), membre de l’Ordre du Carmel et fondateur de deux congrégations religieuses (les Carmes de Marie-Immaculée et la Congrégation de la Mère du Carmel), ainsi que d’Eufrasia Eluvathingal du Sacré Cœur (1877-1952), carmélite et mystique indienne. Un acte à haute valeur symbolique effectué par Rome, puisque jusque-là seul un syro-malabar avait été officiellement élevé au rang de saint.
Les nombreux bienheureux dont jouit aujourd’hui cette Église augurent d’ailleurs de réjouissantes années et de nombreuses canonisations à venir, qui devraient participer de manière heureuse à faire connaître la diversité de l’Église universelle.
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