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Albert Marquet au Musée d’Art Moderne : l’obsession des paysages

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Maëlys Delvolvé - publié le 14/05/16
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Une rétrospective réussie d’un amoureux des quais de Seine et des plages normandes…Ce printemps, le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris nous a réservé une belle surprise : pas d’exposition d’œuvres énigmatiques, malsaines ou macabres, dont on ressort agacé et abruti, en se demandant si l’art contemporain officiel a d’autres ambitions que de se moquer de nous. L’institution a choisi un artiste figuratif, dont la carrière a traversé la fin du XIXe et le début du XXe siècle, au moment où différentes écoles avant-gardistes naissent en France et en Europe, et encouragent de nouvelles recherches picturales.

Son nom ? Albert Marquet. Moins connu et révolutionnaire que celui de son grand ami Henri Matisse, son art n’en reste pas moins original et profondément personnel. Fasciné par l’eau et les paysages marins et citadins, Albert Marquet multiplia les voyages, en France et à l’étranger, et en immortalisa des vues très douces et subjectives. L’exposition du Musée d’Art Moderne revient intelligemment, à travers un parcours chronologique et thématique, sur l’œuvre de ce maître du XXe siècle, trop souvent considéré comme secondaire.

Une enfance chez les Fauves

Originaire de Bordeaux, Albert Marquet se rend à Paris où il entre aux Beaux-Arts dans l’atelier de Gustave Moreau en 1894. Il y rencontre Matisse, avec qui il passera de longues heures à peindre en banlieue parisienne, et sur les quais de Seine de la capitale. Très vite, il s’intéresse aux interrogations plastiques posées par le nouveau courant du Fauvisme. En témoignent la simplicité de ses formes, et la pureté de ses couleurs qu’il ordonne en aplats, dans la lignée de Cézanne.

Pour autant, Marquet dénote par les tons doux et mesurés de sa palette, qui s’éloignent des couleurs criardes des peintres fauves. Pour chaque nouveau paysage, il met à l’œuvre une composition étudiée, autour de lignes et de formes géométriques simples, qui donnent paradoxalement l’impression que le peintre ne cesse d’improviser. La modernité de son art émane de l’efficacité de ses cadrages novateurs, et de la clarté de chacun de ses ensembles.

Un peintre de la sérénité

Personnage discret et fin observateur des décors qui l’entourent, Albert Marquet décline infiniment ses sujets de prédilection : les quais de Seine, des vues de Notre-Dame, le port du Havre, ou encore les plages de Normandie. À la manière des impressionnistes, il réalise des séries. Mais sa peinture est beaucoup plus lisse et pâle que celle de ces derniers. Il varie ingénieusement les cadrages, et s’intéresse aux fumées diffuses et à la particularité des paysages industriels.

Face à un paysage de Marquet, le temps s’arrête. Les détails s’effacent ; seules une ou deux figures subsistent et peuplent avec humour ce décor atemporel. Le peintre livre une vision du monde apaisée, sereine et intimement reposante. Le spectateur savoure ce moment de paix, avant de découvrir le panorama suivant, tout aussi calme et pourtant si différent. Marquet ne cherche pas la subversion à tout prix, mais il est décidément un artiste inclassable et très moderne.

Amateurs de paysages qui cherchez à fuir le bruit et l’agitation des villes, cette exposition est pour vous !

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Exposition d’Albert Marquet au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris © MAM

Albert Marquet, peintre du temps suspendu, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 11 Avenue du Président Wilson 75116 Paris. Jusqu’au 21 août 2016.

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h / Nocturne le jeudi jusqu’à 22h

Plein tarif : 12 euros, tarif réduit : 9 euros.

 

 

 

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