Le lundi de Pâques 24 avril 1916 est devenu le symbole de l’indépendance irlandaise, bien que très contesté par la population (3/4).L’Insurrection de Pâques, débutée le lundi 24 avril 1916, prend fin après 6 jours de combats entre insurgés et soldats britanniques. Les leaders de la révolte se rendent l’après-midi du samedi 29 avril. 300 insurgés sont alors arrêtés et conduits à Richmond Barracks, une caserne britannique de Dublin. De nombreux Dublinois se pressent pour les voir passer. Ils leur hurlent dessus et leur jettent des œufs, des légumes pourris… La population est en désaccord profond avec cette révolte.
Mécontentement du peuple face à la révolte
Pourquoi cette désapprobation ? Les Dublinois ne comprennent pas la guerre déclarée dans leur propre ville, par des Irlandais, alors qu’au même moment des pères, des maris, des enfants se battent en France. L’Insurrection se déroule en plein milieu de la Première Guerre mondiale, et les insurgés ont refusé d’y participer. Plus de 150 000 Irlandais combattent alors sur le continent.
Aussi, après une semaine de combats, la ville est ravagée. Les bâtiments du centre sont partis en fumée ou sur le point de s’effondrer. 300 civils irlandais, femmes, enfants, y ont perdu la vie.
La mise à mort des leaders
Pourtant, en quelques semaines, les Pâques sanglantes deviennent l’événement le plus important de l’indépendance irlandaise. Les Britanniques matent la révolte avec férocité. Plus de 3 000 Irlandais sont arrêtés et 77 personnes, chefs et commandants de l’Insurrection, sont condamnés à mort. Le gouvernement britannique décide finalement de n’en exécuter que seize. Les premières mises à mort ont lieu très rapidement. Quatre jours à peine après la fin de l’Insurrection, les trois leaders sont fusillés le 3 mai 1916 : Patrick Pearse, Thomas Clarke et Thomas MacDonagh. Douze autres hommes sont exécutés en moins de deux semaines.
Les insurgés de Pâques : les martyrs irlandais
Ces exécutions ont un impact sur la population qui commence à changer de position. Certes, ces insurgés sont des traitres, des lâches, mais ils sont avant tout des Irlandais. Ce n’était pas aux Britanniques de rendre la justice. De plus, trois mois plus tard, le 1er juillet, débute la bataille de la Somme, l’une des plus sanglantes de la Première Guerre mondiale. Le premier jour, 5 000 Irlandais, qui se battaient pour l’empire britannique, sont tués. C’est un électrochoc en Irlande. La violence et la condescendance des Britanniques font basculer les Irlandais. Les insurgés de Pâques deviennent des martyrs, des héros face à la domination des anglais.
Les Irlandais le reconnaissent : l’Insurrection ne marque pas le début de l’indépendance, mais le début de la fin de la domination britannique. L’indépendance de l’Irlande sera reconnue en 1922 par Londres. Mais aujourd’hui, 100 ans après, de nombreux Irlandais considèrent que l’indépendance n’est pas acquise. Elle le sera le jour où les six comtés d’Irlande du Nord, rattachés au Royaume-Uni, rejoindront la République d’Irlande. Affaire à suivre.