Marie, cancérologue à la retraite, a vécu une conversion bouleversante il y a 35 ans et depuis, son moteur c’est sa foi. Aleteia : Pourquoi laissez-vous de la place à Dieu dans votre vie ?
Marie : Parce que tout ce que nous vivons peut être vécu avec Lui. Il est l’Essentiel. Tout vient de Lui, tout est pour Lui et nous sommes tous faits pour Lui. On ne peut devenir ce qu’on est vraiment qu’avec la présence de Jésus à nos cotés, l’inspiration du Saint-Esprit, sous le regard du Père.
Que signifie pour vous “avoir la foi” ?
Rencontrer Jésus qui est une personne vivante et qui m’aime plus que tout, et surtout comme je suis.
Avez-vous une action quotidienne pour Dieu ?
L’oraison est première chaque jour, c’est-à-dire une présence fidèle mais pas forcément sensible. Cela me permet de rejoindre le Christ et m’aide à aimer toujours davantage ceux qui m’entourent en essayant de me souvenir que les plus démunis et les plus souffrants m’apportent plus que je ne leur apporte.
Qu’aimeriez-vous dire aux catholiques ?
Qu’on n’emporte rien que l’amour et, qu’à ce titre, on ne doit pas être un obstacle à la Miséricorde, on ne doit pas déformer le message du Christ. Il faut essayer d’aimer les personnes et les rejoindre dans ce qu’elles vivent, comme le Christ Lui-même l’a fait.
Pour vous, qu’est-ce qui sauvera le monde ?
L’amour en acte. Pas seulement l’amour sensible, pas “l’humanitariste”. Non, le vrai amour est très exigeant, souvent austère, parce que c’est poser des actes pour le bien commun, pour le bien de l’autre, ce n’est pas du domaine du sentiment. Comme disait Mère Térésa : “La paix commence dans nos familles”. Je pense qu’il n’y a pas d’action sans prière et pas de prière sans action. Et quand cet amour veut bien puiser sa source dans l’amour divin, c’est là que naît une vraie fécondité. C’est l’Amour de Celui qui a sauvé le monde et qui nous demande notre participation. Avec ce désir de faire bien tout ce que l’on doit, pour sa famille et depuis la place qu’on occupe chacun dans la société. Quand on apporte deux pains et cinq poissons, c’est uniquement le Seigneur qui pourra transformer ce “peu” que l’on fait bien, pas nous.
Quelle est votre plus grande peur ?
Ne pas avoir assez aimé et mourir sans le pardon des miens.
Qu’est-ce qui vous rend heureuse ?
Ma famille et la visite des souffrants, avec ce sentiment que nous sommes là où nous devons être. Je crois que quand on centre sa vie sur l’Essentiel, que jour après jour on demande à l’Esprit Saint son conseil, pour nous éclairer sur nos choix, on se rend compte qu’on ne fait certes pas de grandes choses, mais que le Seigneur nous laisse vivre ce que l’on doit vivre, aussi bien des peines et des échecs que des succès.
Quelle est votre vertu préférée et pourquoi ?
L’espérance. Parce que cette vertu est donnée par Dieu, on sait qu’on peut tout traverser de dur, de pénible, de raté. Tout peut toujours recommencer, rien n’est définitivement fermé.
Quel votre saint préféré et pourquoi ?
Marie Madeleine parce qu’elle est justement un exemple de ce désir de suivre Jésus, avec une grande lucidité sur elle-même. Elle sait qu’avec le regard d’amour posé sur elle par le Christ, elle est transformée, et ce n’était pas un amour galvaudé ni humain, c’était un amour au-delà de la façon dont elle se le représentait. Et de cet amour divin, elle a pu devenir féconde et offrir le meilleur d’elle-même.
Quelle est votre prière préférée et pourquoi ?
Le Je vous salue Marie, parce que la Sainte Vierge nous accompagne à chaque instant, elle est toujours là, très discrètement, Elle ne nous lâche jamais et c’est elle qui nous conduit à Jésus.
Propos recueillis par Sabine de Rozières