Parce que “la situation devient urgente”, le “Pélé pour la France” invite à cheminer seize kilomètres en Indre-et-Loire et prier pour la conversion des FrançaisChaque année depuis quatre ans, une cinquantaine de Français s’élance sur les routes d’Indre-et-Loire pour prier en faveur d’un sursaut spirituel de leur pays. Plus déterminés que jamais à contribuer à un nouvel essor spirituel de la “Fille aînée de l’Église”, les organisateurs de ce pèlerinage exceptionnel baptisé “Pélé pour la France” appellent le plus grand nombre à les rejoindre le 30 avril prochain. Ils comptent sur la présence d’immigrés, afin que Français et étrangers prient ensemble pour le pays où ils vivent. Répondant par ailleurs à l’appel du Pape, les paysans seront cette année au centre des prières.
“L’état général de notre pays nous a poussés à créer cet événement spirituel”, explique Éric Levavasseur, à l’initiative de ce pèlerinage, situant la cause des problèmes de notre société dans sa perte de spiritualité. Il reconnaît néanmoins qu’une conversion globale ne réglerait pas tout : “La vie c’est comme un pèlerinage, vous avez beau être sur la bonne route, cela ne vous empêchera pas d’avoir des ampoules”, fait-il remarquer, avant d’insister : “Nous ne prions pas pour la gloire ou la puissance de la France mais bien pour que l’on y pratique l’amour du prochain”.
Un théâtre historique et spirituel
Situé entre Chinon et l’île Bouchard, le parcours de 16 km a avant tout été choisi parce qu’il a été le théâtre d’épisodes historiques et spirituels déterminants pour la France : sainte Jeanne d’Arc est passée par Chinon, saint Martin de Tour est mort non loin, tandis qu’à l’île Bouchard, en 1947, la Vierge est apparue faisant la demande de prier pour la France “car elle en [avait] grand besoin”. “Nous partons de l’époque moyenâgeuse pour revenir à l’époque contemporaine”, relève Éric Levavasseur. La route s’achèvera par une messe célébrée par le père Peyrous, ancien recteur de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) et amoureux de la France. Seul regret : Jacqueline Aubry, l’une des témoins de l’apparition mariale, disparue le 15 mars dernier, ne sera plus là pour les accueillir…
“Déjà commencer par aimer le monde à votre porte”
Les participants se seront consolés par les paysages, “particulièrement magnifiques en cette saison” : “La création parle de son Créateur”, se réjouit l’organisateur. “Nous marcherons en silence et, en tant qu’ornithologue amateur et passionné de la nature, je montrerai aux pèlerins la beauté de la création de Dieu.” Foulant en majeure partie les sentiers, la colonne de pèlerins remontera la rivière de la Vienne, traversant ci et là des champs de blé et de vigne. Un signe que le pèlerinage “fera corps avec le Christ” : “Nous avons les meilleurs vins et réalisons les meilleurs pains, nous devrions donc célébrer les meilleures messes”, s’amuse Éric, soulignant l’importance d’aimer son pays sans pour autant tomber dans le chauvinisme : “Il ne faut surtout pas croire qu’aimer son pays empêche d’aimer le monde, bien au contraire ; c’est cela qui montre que vous aimez le monde car il faut déjà commencer par aimer celui qui est à sa porte !”.
Parmi les but recherchés, les organisateurs espèrent aussi faire naître d’autres pèlerinages non seulement en France mais également dans d’autres pays afin que chacun prie pour sa propre patrie. Des échanges de pèlerins et ainsi que des parrainages de prière de nation à nation deviendraient alors possibles. Cette année, un groupe d’Argentins va prier simultanément pour la France depuis Buenos Aires. “Vous voyez, le patriotisme n’empêche pas du tout une visée internationale, car de ce point de vue les autres peuples deviennent alors des cousins”, conclut Éric Levavasseur.
Pélé pour la France, départ le 30 avril à 10 h au départ de l’église Saint-Étienne à Chinon. Pour plus d’informations et inscriptions, rendez-vous sur le site du pèlerinage.