Une femme exceptionnelle, au sens fort du mot.Marthe Robin fut un personnage extraordinaire à tous les sens du terme. Les obsèques de cette femme de 79 ans, aveugle, paralysée depuis cinquante ans, ont été célébrées par quatre évêques, plus de 200 prêtres et près de 10 000 fidèles. Plus de vingt-cinq livres ont été écrits sur elle après sa mort. Elle a suscité tout au long de sa vie des témoignages étonnants d’amitié, d’admiration, de reconnaissance et la rencontre avec elle a été déterminante pour la fondation d’un grand nombre d’œuvres d’Église.
Plus de 100 000 personnes sont venues dans sa petite chambre : elle ne mangeait pas, ne buvait pas, ne dormait pas et ne vivait que de l’Eucharistie. Marthe la souffrante, la paralysée, ne parlait jamais d’elle-même, mais elle était toute écoute. Elle donnait des conseils très simples et cependant souvent très inspirés. « Elle était si merveilleusement attentive, intuitive, encourageante, enfantine, grave, enjouée, spirituelle dans tous les sens du mot » (Jean Guitton), et en effet, la joie était paradoxalement une caractéristique de Marthe. En sortant de chez elle, on avait retrouvé courage, on sortait « regonflé ».
Il ne faut cependant pas faire l’impasse sur les souffrances de la Passion. Marthe a vécu la Passion de Jésus tous les vendredis pendant cinquante ans. Elle voulait que sa vie soit « la reproduction parfaite, et incessante de votre vie, Jésus ! ». Sa vie rappelle l’importance du sacrifice du Christ pour les pécheurs et témoigne de la puissance de l’Eucharistie.
Il ne faut pas oublier non plus de préciser l’œuvre et la mission de Marthe. Son œuvre, ce sont les Foyers de Charité, qui sont aujourd’hui au nombre de 75, sur tous les continents. Sa mission, c’était l’offrande de sa vie, qui est comme le prélude et l’annonce d’un renouveau mystique pour l’Église.
Enfin, Marthe nous aide aussi à retrouver le vrai sens de la dévotion à la Vierge Marie. « Marthe était de connivence avec la Vierge Marie », disait père Finet. Elle avait une relation très spéciale avec sa « Maman chérie », comme cela fut manifesté en son enfance, lors de sa vision de Marie, « Reine de l’Univers » et « Médiatrice de toutes grâces », ou lors des apparitions de L‘Île Bouchard en 1947. Elle voulait « aimer Jésus comme l’aimait Marie, et aimer Marie comme Jésus l’aimait », et elle nous entraîne à sa suite en rappelant la beauté et la force de la consécration « à Jésus par Marie » proposée par saint Louis-Marie Grignion de Montfort.