À Grenoble (Isère), la messe chrismale a été célébrée dans la basilique du Sacré-Cœur, achevée plus d’un siècle après le lancement du projet !La première collecte de fonds avait été réalisée en 1911 par l’abbé Viallet, fils d’un ancien maire de Grenoble ; 105 ans plus tard, lors de la récente messe chrismale, plus de 2 000 personnes se sont massées dans l’immense basilique pour assister à son inauguration présidée par Mgr Guy de Kérimel, évêque du diocèse de Grenoble-Vienne. Recteur nommé, le père Patrick Gaso a été ordonné ici en 2001 alors que le bâtiment n’était encore qu’une annexe de la cathédrale. Le prêtre de l’Isère éprouve ainsi “une vraie joie” d’assister à la (re)naissance de ce projet initié il y a plus d’un siècle.
Situé face à la gare de Grenoble, la basilique du Sacré-Cœur a été pensée comme devant être le “petit Montmartre du Dauphiné”, un lieu d’accueil et de dévotions pour les pèlerins. En 2016, l’idée n’a pas été abandonnée mais d’autres ambitions s’y sont ajoutées. “À notre mesure, nous souhaitons nous inspirer de Montmartre pour la dévotion au Sacré-Cœur mais aussi de Saint-Louis d’Antin à Paris pour la présence de confession, du collège des Bernardins pour le lieu de réflexion ouvert sur le monde ou encore de Notre-Dame-de-Pentecôte à la Défense comme un endroit où venir “se pauser” au cœur du tumulte urbain”, explique le père Gaso.
En effet, la basilique est stratégiquement située en plein cœur de la capitale des Alpes à proximité d’un nœud de circulation, de la presqu’île scientifique en plein renouveau urbain, de grandes écoles comme l’Institut polytechnique ou encore de Grenoble Ecole de management. “Elles sont juste là les périphéries dont nous parle le pape François !”, s’enthousiasme le père Gaso. “Et nous souhaitons rejoindre nos contemporains là où ils se trouvent”, ajoute-t-il.
Des missions d’évangélisation mensuelles
Avec ses 12 millions d’euros d’investissement, le projet de la basilique du Sacré-Cœur est central pour le diocèse alpin. “Il me semble que les chrétiens d’aujourd’hui sont en attente de signes forts pour l’annonce de la foi. Notre évêque nous le répète souvent : soyons des chrétiens décomplexés !”, note le prêtre également membre de la communauté de l’Emmanuel.
Pour accueillir ceux qui franchiront la porte de la basilique dont les vitraux ont été dessinés par Arcabas, le recteur veut s’appuyer uniquement sur des bénévoles qui œuvreront au nom de leur baptême. “Déjà, je peux compter autant sur des retraités que des jeunes familles ou couples. Leur moyenne d’âge ? 45 ans”, décrit le père Gaso. Il compte également sur la diversité des talents : “Une chose est d’accueillir, une autre est d’écouter et encore une autre d’accompagner”.
L’enjeu d’évangélisation du projet est clairement établi : un pôle spécifique aura en charge d’organiser des missions d’évangélisation à raison d’une fois par mois à partir de septembre prochain. D’ici là, neuf jours d’évangélisation sont d’ores et déjà programmés entre le 28 mai et le 5 juin. “Si nous avons fait du Sacré-Cœur un lieu accueillant ce n’est pas pour y rester confiner entre nous mais bel et bien pour en ressortir et partir en mission !”, précise le père Gaso.