Quand l’ancien président du Conseil constitutionnel récite avec gourmandise sa prière républicaine favorite.
“Salut Marianne pleine de force, le peuple est avec toi. Le fruit de tes entrailles, la République, est béni. Sainte Marianne, délivre-nous, vierge de la liberté, des rois et des papes. Ainsi soit-il.”
“Parfois, devant ses visiteurs et devant Marianne – dont le buste coiffé d’une étoile est posé au premier palier de l’aile du Palais-Royal cise rue Montpensier – il lit ce poème d’un révolutionnaire anonyme, une prière républicaine…” Cette passion de Jean-Louis Debré pour les bustes et les incantations révolutionnaires, c’est France Info qui nous la révèle, au détour d’un reportage signé Yaël Goosz qui suit pas à pas l’ancien président du Conseil constitutionnel dans son état des lieux de la vénérable maison à l’heure d’en rendre les clés.
L’auditeur apprendra justement que l’ancien président du Conseil constitutionnel se promenait avec le trousseau de clés de la bâtisse, attentif aux économies d’énergies : “Le soir j’éteins les lumières, je regarde s’il n’y a pas une ampoule cassée…”. Le bon sens au pouvoir a parfois du bon : les dépenses de la maison ont baissé de 25% au cours de son mandat. La conversation s’engage alors sur une décision rendue par le Conseil au sujet du “mariage pour tous”, qui a marqué les souvenirs de son président et les annales de l’institution. “La question que nous ne devions pas nous poser, c’est : est-ce que c’est bien ou est-ce que c’est mal. Le Conseil n’est pas une autorité religieuse ou morale.” La religion, encore.
Le mandat de Jean-Louis Debré a expiré officiellement vendredi soir dernier. Il cède son fauteuil de juge suprême de la constitutionnalité de nos lois à l’ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. La fin de neuf ans de magistrature et d’une longue carrière pour le fils de Michel Debré, rédacteur de la Constitution de la Ve République. Si le cinéma veut bien de lui, l’homme politique se verrait bien à l’écran, confesse-t-il. Si possible devant la caméra d’un cinéaste qu’il affectionne : Bertrand Tavernier. Le réalisateur se laissera peut-être convaincre, lui dont le dernier film La Princesse de Montpensier parle de guerres… de religion, bien entendu.