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Et vous, quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ?

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Alexandre Meyer - publié le 01/03/16
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Une question qu’un aventurier des temps modernes s’est posée dimanche dernier avant de s’exiler dans un phare au large du Finistère.“Depuis 48°04’17 Nord et 04°47’43 Ouest par vent de NE force 7 avec une mer agitée à forte.” Le phare de Tévennec s’est éveillé après cent ans de solitude aqueuse, comme on tirerait de son baril de saumure un bar encore vif et frétillant. Battu comme plâtre par les éléments, traînant dans son sillage de mystérieuses histoires de fantômes et de désertions précipitées de gardiens que l’isolement a rendus fous, le récif frangé d’écume planté au large de l’île de Sein, dans le Finistère, s’est trouvé un nouvel habitant.

Marc Pointud, préside la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises. Hélitreuillé samedi 27 février avec tout son matériel (plus de 400 kilos) en raison des conditions climatiques interdisant l’approche du rocher en bateau, il va vivre deux mois en autarcie au Tévennec en Robinson volontaire.

“Pour vivre au quotidien pendant plusieurs semaines dans une maison isolée de tout et vide de tout car inhabitée depuis plus d’un siècle, il faut tout apporter : eau, vivres, mobilier, de quoi produire de l’énergie et tout un ensemble d’ustensiles, de matériels, aussi divers qu’hétéroclites. De quoi réparer, au cas où… De quoi se soigner, au cas où…”

Pour tout bagage donc, quelques ustensiles de cuisine, du gaz, de quoi rafistoler la bâtisse en piteux état, des outils de communication et de relevés atmosphériques mais surtout de quoi s’évader loin des embruns et des rugissants pendant les longues soirées d’hiver : deux livres. La sélection reflète les goûts littéraires hétéroclites de notre anachorète des déserts maritimes, en effet notre gardien de phare a glissé dans son paquetage une édition de la Bible et… l’un des derniers essais de Jean-Luc Mélenchon : “L’ère du peuple” (Fayard, 2014) !

Particulièrement difficile à construire du fait de son isolement, déserté par les gardiens qui se plaignent de la solitude entre les murs d’un blanc de chaux rongé par l’humidité et le sel, même les croix scellées dans la roche pour exorciser les lieux ne demandent qu’à quitter le phare de Tévennec… Elles ont été arrachées par les éléments en 1893 puis en 2009, avant que la Société de Marc Pointud n’en réinstalle une troisième en 2012.

L’exil volontaire de notre passionné participe néanmoins d’un très sérieux projet de la Société nationale pour le patrimoine des phares. Elle a obtenu la concession de la maisonnette et de sa tour blanche à section carrée surmontée de sa lentille de Fresnel pour dix ans, et envisage d’y ouvrir une résidence d’artiste après son réaménagement. Le coût des travaux est estimé à 2 millions d’euros. Avis aux mécènes passionnés !

Suivez les aventures de Marc Pointud sur Twitter grâce au mot-clé #Tevennec, et découvrez son journal ici : http://www.pharesetbalises.org/GENERAL/cadregeneral.html

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