Y a-t-il une vie après la mort ? Si oui, de quelle vie s’agit-il et que se passe-t-il lors de ce passage où l’âme sort du corps ? Où va-t-elle exactement ? Autant de questions évidentes pour certains et absurdes pour d’autres. Et pourtant, de nombreuses personnes ont vécu des expériences hors du commun à ce sujet…
Les expériences de mort imminente (EMI) sont de plus en plus évoquées dans les médias, de nombreux témoignages sont délivrés et l’on ne peut donc plus nier leur existence ni leur véracité. Elles sont généralement dues à des morts cliniques ou des comas et quelques secondes peuvent suffire à leur déclenchement. Néanmoins, de nombreuses interrogations — voire suspicions — accompagnent les propos relatés par ceux que l’on surnomme les “expérienceurs”, notamment celle de la compatibilité avec la foi chrétienne ou tout simplement de la relation entre l’enseignement catholique et ces témoignages.
On ose depuis seulement les années 70 accepter les propos des témoins. Auparavant, soit ils n’étaient pas pris au sérieux et les patients repartaient chez eux simplement, soit ils étaient envoyés en service psychiatrique. C’est dire la peur ou l’incrédulité qu’inspiraient les témoignages.
Tous les témoignages convergent en effet vers une même vérité
Aujourd’hui il est intéressant de se pencher sur ces phénomènes au-delà de l’approche ésotérique, auxquels ils sont habituellement relégués. Car si la plupart des “expérienceurs” changent de vie après s’être réveillés, c’est qu’ils ont eu un moyen de saisir l’importance de s’occuper des autres, d’aimer, d’être eux-mêmes, de s’améliorer, etc. La prise de conscience est réalisée, sans qu’il y ait eu besoin d’éducation, d’enseignement moral ou d’initiation. Les témoignages convergent en effet vers une même vérité dont ils parlent avec une paix et un respect qui invitent, sinon à les croire, au moins à écouter.
Mais bien plus qu’une preuve ou non de l’existence de Dieu, ces témoignages peuvent être un véritable soutien dans les débats de société. En effet, les EMI donnent une nouvelle approche du rapport à l’euthanasie et au suicide, qui sont perçus de “l’autre côté” comme insensés et inutiles dans la perspective de progression de l’âme. Cela peut donc éclairer le débat médico-social pour envisager une approche qui rappellerait, par exemple aux prétendues valeurs humanistes prônées pour l’euthanasie, la fonction essentielle de l’âme et sa finalité. En ce sens, Mgr Aillet, évêque de Bayonne, a récemment fait appel au Dr Theillier, auteur du livre Expériences de mort imminente : un signe du ciel qui nous ouvre à la vie invisible, afin de bénéficier de ses compétences dans le cadre de l’Académie diocésaine pour la vie. Il est ainsi précurseur dans cette demande de contribution.
Avec la dénonciation récente de l’euthanasie par les évêques canadiens, et celle de la peine de mort pendant le jubilé par le pape, les EMI pourraient bien avoir un rôle à jouer dans le débat actuel sur les législations liées à la fin de vie.
Expériences de mort imminente : un signe du ciel qui nous ouvre à la vie invisible de Patrick Theillier. Artège Éditions, octobre 2015, 18 euros.