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Le tableau mystère, épisode 8. Spécial Carême

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Marie Fournier - publié le 21/02/16
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Saurez-vous reconnaître son sujet ?En chemin vers Pâques, Aleteia vous propose de tester vos connaissances iconographiques et de découvrir le sujet de ce “tableau mystère spécial Carême”. Pouvez-vous identifier la scène représentée ? Qui a peint le tableau ? À quelle époque ?

Dernier tableau exécuté par un grand maître de la Renaissance italienne, il mêle avec génie deux scènes bibliques. Un premier indice : écoutez bien l’Évangile du deuxième dimanche de Carême !

La dernière œuvre d’un grand maître

Commencé en 1518, le tableau n’est pas achevé par l’artiste mais par son élève Giulio Romano deux ans plus tard. L’œuvre est une commande du cardinal Jules de Médicis, futur Pape Clément VII, pour sa résidence de Narbonne. Destinée à être exposée en pendant de la Résurrection de Lazare de Sebastiano del Piombo, elle est finalement offerte à l’église romaine de San Pietro in Montorio. La composition ingénieuse et originale en deux parties est le fruit du génie de ce grand maître de la Renaissance que vous connaissez tous… Raphaël ! Cette œuvre est la dernière qu’il exécuta, puisqu’il meurt en 1520 en la laissant inachevée à son atelier.

Deux récits en un

La scène est reconnaissable à la présence du Christ inondé de lumière dans la partie supérieure de la composition. A l’époque romane, cette lumière était illustrée par une mandorle entourant Jésus. Or, à partir de la Renaissance, cette dernière devient diffuse et plus subtile. Le Christ, les mains grandes ouvertes comme s’il était déjà en croix, est entouré par deux figures phares de l’Ancien Testament : Moïse et Elie. L’un illustre la Loi – il porte d’ailleurs les tables de la Loi –, l’autre représente les prophètes. En dessous, trois apôtres “renversés” sont éblouis par la lumière. Pierre au centre, Jean – le plus jeune – à droite et Jacques à gauche, se protègent le visage avec leurs mains.

Au premier abord, la partie inférieure du tableau semble indépendante de la scène précédemment décrite. Deux groupes de figures se distinguent, des apôtres à gauche, et en face un groupe de figures agitées autour d’un enfant malade. Une femme agenouillée, dos au spectateur, supplie les apôtres d’intervenir. En réponse, l’un d’entre eux désigne le Christ de son bras levé : sans Lui, ils ne peuvent rien faire. Ces deux scènes sont liées par la figure de saint Matthieu en bas à gauche qui tient un livre ouvert : il explique que la guérison de l’enfant ne peut venir que du Fils de Dieu.

“Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le “

En ce deuxième dimanche de Carême de l’année C, l’Évangile selon saint Luc (9, 28-36) est proclamée :

Environ huit jours après avoir dit ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea et son vêtement devint d’une blancheur éclatante. Et voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie ; apparaissant dans la gloire, ils parlaient de son prochain départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil mais, restés éveillés, ils virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui étaient avec lui. Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit : “Maître, il est bon que nous soyons ici. Faisons trois abris : un pour toi, un pour Moïse et un pour Élie”. Il ne savait pas ce qu’il disait. Il parlait encore quand une nuée vint les couvrir ; les disciples furent saisis de frayeur en les voyant disparaître dans la nuée. Et de la nuée sortit une voix qui dit : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le !”. Quand la voix se fit entendre, Jésus se retrouva seul. Les disciples gardèrent le silence et, à cette époque-là, ils ne racontèrent rien à personne de ce qu’ils avaient vu.

C’est donc bien ce récit de la Transfiguration du Christ que Raphaël a illustré dans la partie supérieure de son tableau. Contrairement aux autres représentations de la Transfiguration par des artistes contemporains ou légèrement antérieures – des œuvres de Lotto, Bellini et Gérard sont reproduites en comparaison – Raphaël divise sa composition en deux parties, complétant la scène de la Transfiguration par le récit suivant dans l’Évangile selon saint Luc, la demande de guérison de l’enfant démoniaque (ou épileptique). Les apôtres qui n’ont pas gravi le mont Thabor sont impuissants devant cet enfant malade, ils doivent attendre le retour du Christ. En reliant ces deux scènes, Raphael affirme que Jésus est le Fils de Dieu et que Lui-seul peut vaincre le mal.

Note : Attention, cette scène n’est pas une représentation de l’Ascension ! Certes, le Christ s’élève au-dessus du sol entouré de ses disciples, mais dans l’iconographie de la Transfiguration Il n’est pas seul dans les airs, Moïse et Élie l’accompagnent, et Il n’est pas cerné par la foule.

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