Notre culture, notamment par le biais de la publicité, nous incite à vouloir être parfaits dans tous les domaines, et nous voulons la même chose pour nos enfants. C'est impossible : par exemple, j’aime la course mais je ne serai jamais un sprinter olympique, même si je m’entraîne tous les jours. Je n’ai tout simplement pas les aptitudes physiques nécessaires. Comment gérer cette réalité ? Devons-nous nous résoudre à ne jamais être parfaits ? Devons-nous accepter nos limites une bonne fois pour toutes ? Absolument pas. Rien n’interdit de tendre vers la perfection. L’important, c’est de faire de son mieux. Si nous acceptions passivement notre réalité, Edison n’aurait pas fait plus de 1 000 tentatives avant d’inventer l’ampoule électrique et personne n’aurait jamais atteint le sommet de l’Everest.
Perfection, réalité, limites
Tous les parents souhaitent que leurs enfants réussissent. Ils ont raison, les enfants devraient toujours être encouragés à donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais il ne faut pas oublier les limites qu’impose la réalité. Chaque être humain vient au monde avec son propre ADN, il développe sa personnalité et répond à une vocation qui lui est propre. Votre tâche de parent consiste à éduquer vos enfants, à leur donner les instruments qui leur permettront de comprendre la valeur de l’effort et du mérite. C’est pourquoi vous avez le droit et le devoir de les pousser à être de bons élèves. L’instruction est précieuse, il faut savoir tirer parti du cerveau que Dieu nous a donné.
Si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, le jardin perdrait de sa nature printanière.
Les enfants ne disposent pas des outils qui leur permettent de se projeter au-delà de l’instant présent et de comprendre que leurs efforts d’aujourd’hui feront leur force de demain. Des études ont démontré que les enfants qui ont surmonté des obstacles majeurs ont de meilleures chances que les autres de faire face avec succès aux difficultés de la vie adulte. N’oublions pas que nous sommes tous différents. Comme l’écrit sainte Thérèse dans son autobiographie : "Si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, le jardin perdrait de sa nature printanière".
En d’autre termes, le monde est intéressant précisément parce les êtres ont des aspirations et des capacités différentes. Je connais nombre de sportifs qui, quels qu’aient été leurs résultats scolaires, ont une vie passionnante. J’ai un cousin incroyablement doué pour la sculpture, capable de transformer n’importe quel bout de bois en œuvre d’art. Son père, un psychologue brillant et érudit, a reconnu rapidement ce talent et l’a stimulé. Ainsi, grâce à ces encouragements, mon cousin a perfectionné son art et maintenant il peut en vivre.
Nous avons tous une vocation qui nous est propre
Enfin, je tiens à réaffirmer la singularité de chaque être humain. Nous avons tous un don, une qualité, une vocation qui nous est propre. Faites de votre mieux pour aider vos enfants à découvrir les domaines qu’ils aiment et où ils excellent. C’est en suivant ses passions qu’on a le plus de chance de connaître le succès. Mais le parcours est difficile, c’est pourquoi il est essentiel d’avoir des parents qui vous enseignent dès le plus jeune âge la valeur de l’effort. Poussez votre enfant à résoudre un problème de maths, par exemple, mais si les maths ne sont pas son fort, n’en faites pas un drame. Certes, il doit acquérir les bases qui lui permettront plus tard de résoudre de nombreux problèmes de la vie quotidienne, mais le plus important, c’est de l’aider à découvrir ses propres capacités et de l’encourager à les améliorer.