Le politologue et homme d’État égyptien de talent s’est éteint au Caire à l’âge de 93 ans.Celui qui a tenu entre ses mains une partie du destin de notre planète de 1992 à 1996, s’est éteint le 16 février 2016 à l’âge de 93 ans.
Issu d’une grande famille de la minorité chrétienne copte d’Égypte, lettrée et polyglotte, Boutros Boutros-Ghali était un véritable francophile et parlait la langue de Molière à la perfection. Après des études de Sciences politiques en France, il devient journaliste puis professeur d’université au Caire. En 1977, il entre au gouvernement du président égyptien Anouar el-Sadate (1977-1991), en tant que ministre des Affaires étrangères, il joue alors un rôle de premier plan dans les relations entre son pays et Israël. À ce titre, il rédigea le discours historique du président Sadate devant le parlement israélien, la Knesset, le 20 novembre 1977. Initiative qui a mis fin à l’hostilité entre les deux pays et ouvert la voie aux accords de Camp David l’année suivante et à la signature du premier traité de paix entre Israël et un pays arabe.
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Ardent défenseur du tiers-monde
Grâce au soutien de la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, il devient le sixième secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, de janvier 1992 à décembre 1996. Il est aussi le premier arabe et le premier citoyen africain à être nommé à ce poste. “Ardent défenseur du tiers-monde”, comme il se définissait lui-même, son action a été particulièrement marquée par sa volonté d’affermir la paix dans le monde.
Il est ainsi à l’origine de la doctrine de la diplomatie préventive, qui consiste à consolider la paix partout où cela est possible. Bill Clinton, soutenu par la Grande-Bretagne de John Major, lui a reproché, outre ses amitiés françaises, les échecs des campagnes onusiennes de maintien de la paix en Yougoslavie, au Rwanda et au Sahara occidental. À la fin de son mandat, Kofi Annan lui succède après que les États-Unis se furent opposés à sa réélection.
Boutros Boutros-Ghali devient le premier secrétaire général de la francophonie de 1997 à 2002, témoignant ainsi de son affection et de sa proximité diplomatique et intellectuelle avec la France.