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Thérèse Hargot : “Je veux rétablir la vérité face au mensonge de la libération sexuelle”

Thérèse Hargot

Thérèse Hargot portrait

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Aude de Beaux-Songes - publié le 11/02/16
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À l'occasion de la sortie de son livre "Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque)" (Albin Michel), la jeune sexologue se lâche.

À l’occasion de la sortie de son livre “Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque)” (Albin Michel), la jeune sexologue se lâche.

Aleteia : Pourquoi avoir écrit Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) ?
Thérèse Hargot : Je l’avais dans les tripes, je devais le rédiger. Depuis mon enfance, je capte l’esprit de la société sur ces sujets, l’hypocrisie entre le discours que l’on nous donne et la réalité. Toute cette réflexion sur la société qui se dit libérée sexuellement, je n’y ai jamais cru ! Il y avait là quelque chose de faux et de non ajusté. Le sentiment de décalage que je ressentais s’est amplifié avec mon expérience professionnelle. En écoutant les jeunes, je me suis rendu compte des impasses idéologiques dans lesquelles nous sommes aujourd’hui, des nouveaux défis d’éducation qui nous font face, car les anciens ont échoués. Dans mon cabinet, où j’accompagne les personnes dans leur vie intime et sexuelle, j’en mesure l’ampleur des conséquences. Quand certaines vous partagent plusieurs fois la même expérience, on se dit qu’il y a quelque chose de l’ordre du phénomène de société. Tout cela m’habitait et il fallait que je le crie, que je le sorte.

On vous sent révoltée…
Je ne supporte pas le mensonge et l’hypocrisie, c’est peut-être ce qui fait le caractère engagé et révolté de mon propos. Je veux rétablir la vérité entre les idées véhiculées par la société et ce qui passe réellement dans le cœur des gens. On a été tellement loin, les choses se sont accumulées, le cri est plus puissant.

Par exemple, je me suis toujours interrogée sur la question de la contraception hormonale, non pas tant sur le produit en lui-même, mais sur le discours qu’il y a autour et qui me paraît absurde. Il y a quelques années il y a eu une crise de défiance, les gens se sont rendu compte qu’il y avait des femmes qui en mourraient, que cela produisaient des accidents cardio-vasculaire. Suite à cette prise de conscience, je me sens plus légitime à le dénoncer. Les faits sont là, arrêtons de tourner autour du pot !

Vous dénoncez et posez des questions. Mais pourquoi ne pas proposer de solutions ?
Ce livre n’est pas un guide pratique, il n’est pas à ranger dans le rayon “Psychologie/développement personnel”, mais dans le rayon “Essai de société”. Je partage et dénonce une situation que j’estime alarmante. J’essaie d’aborder le débat sous un autre angle et je lance des défis. L’objet de ce livre n’est pas d’expliquer ce qu’il faut dire aux jeunes ou à ses enfants.

Les conseils concrets seront donc pour votre prochain livre ?
Je ne suis pas certaine d’aborder ce point sous la forme d’un livre grand public mais plutôt dans mes interventions futures et j’ai même déjà commencé à former des éducateurs. Mon rôle se rapproche de celui du philosophe : un rôle de réflexion sur notre société. Mon blog est en cela plus axé “conseils”. Mon prochain livre, ce sera le même concept version cabinet de consultation. La même énergie, mais pour des problèmes d’adultes tels que l’infidélité, Gleeden et compagnie.

À qui est destiné Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) ?
Cet ouvrage s’adresse avant tout aux parents, pour qu’ils comprennent ce que vivent leurs adolescents et à tous ceux qui sont en charge de jeunes (éducateurs, professeurs, associations…). Finalement, à toutes les personnes qui ont envie de nourrir leur réflexion sur la société. Je ne m’adresse pas aux mineurs. C’est aussi un essai politique qui aborde nombre des problématiques qui dépassent le cadre parental. Je voudrais faire bouger les lignes, demander aux politiques : “Que faites-vous pour améliorer les choses ?”.

Propos recueillis par Aude de Beaux-Songes

Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) - Thérèse Hargot

© Albin Michel

Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) de Thérèse Hargot. Albin Michel, février 2016, 16 euros.

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